• Localisation du Haut-Khumbu

    L'Himalaya... L'Everest... Vous avez bien sûr déjà entendu parler au moins une fois de ces deux lieux mythiques. Vous savez que le premier désigne une chaîne montagneuse située au nord de l'Inde et qui regroupe les plus hauts sommets de la Terre, tandis que le second est la plus haute montagne au monde avec ses 8 848 mètres d'altitude. Peut-être avez-vous aussi vaguement entendu parler de quelques expéditions internationales qui ont été organisées pour partir à la conquête de ces sommets et de la gloire. Enfin, vous avez peut-être eu l'occasion de regarder des films (tels que "Sept ans au Tibet" ou "Himalaya, l'enfance d'un chef") ou des documentaires sur cette contrée lointaine. Mais quelle image vous faites-vous plus précisément de cette région ?

    Dans cet article, je vous présenterai quelques facettes de cet Himalaya légendaire à travers le récit d'un trekking d'une quinzaine de jours dans le Haut-Khumbu. Il s'agit d'une région située au nord-est du Népal et qui s'étend au pied de l'Everest. Elle n'est bien sûr pas représentative de l'ensemble de l'Himalaya, cette chaîne montagneuse abritant une grande diversité de paysages, d'écosystèmes, d'ethnies et de cultures. Mais elle vous permettra de vous faire une première idée de ces terres si insolites. Vous pourrez compléter cet aperçu par la lecture du blog "Le tour des Annapurnas au Népal" accessible depuis la rubrique "Carnets de voyage" de ce site. Ce second blog relate un trekking d'une dizaine de jours dans le massif des Annapurnas au nord-ouest du Népal. Bonne lecture et bon voyage ...

     

    Lundi 18 avril 2011 - Kathmandu > Lukla (2 850m) > Phakding (2 660m)

    6h30 : le réveil sonne. Une nouvelle journée commence, mais pas n'importe quelle journée. Je suis à Kathmandou, la capitale du Népal et je dois ce matin prendre l'avion pour rejoindre un village situé en plein coeur de l'Himalaya. Je voyage avec une agence de trekking française et nous sommes six participants.

    7h45 : nous quittons l'hôtel après avoir pris un petit déjeuner et fait nos sacs pour les 16 prochains jours. La préparation des sacs n'a pas été trop difficile puisque nous savions dès le départ que nos affaires ne devaient pas excéder les 12,5 kilos (hors équipement quotidien). En embarquant dans le minibus, nous faisons la connaissance du chef de notre équipe sherpa qui nous accompagnera tout au long de notre randonnée : Pasang. Le pauvre n'a pas l'air en forme ; il semble avoir un gros rhume et une conjonctivite. Direction l'aéroport maintenant.

    Sur la route déjà empruntée hier matin, nous pouvons observer la vie quotidienne dans la capitale népalaise : les petites échoppes qui bordent les rues, la circulation parfois chaotique, les écoliers se rendant à l'école et les passants déambulant vers un lieu connu d'eux seuls. Il faut ajouter à ces images, les bruits de la ville, ceux de la circulation et le concert de klaxons. Nous sommes déjà dépaysés et émerveillés par ce "monde" si différent de notre univers aseptisé.

    8h30 : notre minibus pénètre dans l'enceinte de l'aéroport et se dirige vers le terminal domestique. Il rejoint un petit parking où règne une fois de plus le "chaos" : des véhicules sont stationnés ou immobilisés dans tous les sens, entravant la circulation des passagers népalais, des nombreux touristes et des porteurs de bagages qui s'activent pour être les premiers à proposer leur service. Tout le monde descend !

    Nos bagages sont aussitôt entassés sur un trolley que nous suivons à la trace. Sur le chemin menant au terminal, nous repérons un groupe de macaques se déplaçant à vive allure sur un des murs de l'aérogare. Décidément, nous sommes vraiment loin de chez nous.

    Nous pénétrons alors dans l'aérogare. En fait d'aérogare, il faut imaginer un immense entrepôt en béton de forme rectangulaire. Lorsque vous franchissez la porte d'entrée, vous commencez par passer un portique de sécurité comme dans n'importe quel autre aéroport du monde. Vous débouchez alors dans un grand hall où sont entassés pêle-même passagers et bagages. Aux extrémités de celui-ci, les comptoirs des compagnies et les guichets d'enregistrement. Il nous faut attendre désormais. Notre guide Dorje se charge de trouver la bonne compagnie entre Yéti Airlines, Tara Airlines et consoeurs. Le temps passe mais nous ne sommes visiblement pas pressés parce qu'aucun vol n'est prévu avant 10h - 10h30. Notre vol doit normalement décoller à 10h30 pour Lukla, dans la région du Khumbu.

    9h30 : Voilà maintenant une bonne heure que nous sommes debouts dans le même hall d'entrée de l'aérogare. Les portiques de sécurité continuent d'emplir le hall sans que celui-ci ne se vide aussi rapidement du côté des comptoirs d'enregistrement. Je suis curieux de savoir jusqu'à combien on peut tenir dans ces locaux de plus en plus exigüs et encombrés par des montagnes de bagages ? Tout en restant zen, vacances obligent, je commence à me demander pourquoi nous n'avons pas encore bougé ne serait-ce que de quelques mètres. Je suis en tout cas surpris par le nombre de touristes qui partent comme moi réaliser un trekking dans la chaîne himalayenne.

    Un peu plus tard, le signal nous est enfin donné. Nous pouvons franchir les comptoirs d'enregistrement et passer par une des petites portes conduisant à ... un second hall doté de nombreux bancs. Nous filons nous asseoir. L'attente reprend de plus belle et dure... dure... dure... Nous nous rapprochons de l'heure de départ des premiers vols et rien ne se passe. Les autres passagers restent sur leurs sièges et aucun ne se dirige vers les portes d'accès au tarmac. Soudain, la nouvelle tombe par la bouche de Dorje : les vols sont suspendus en raison des conditions météo trop mauvaises (nuages et pluie). Jusqu'à quand ? 1 heure, 2 heures ou peut-être la journée entière, tout dépend de l'évolution de la météo. Celle-ci est pour l'instant difficile avec nous : hier déjà, notre avion en provenance de Bahreïn avait dû tourner 45 minutes au-dessus de Kathmandou en raison des nuages et des conditions climatiques.

    L'attente s'éternise et nous, on s'organise. Nous nous reposons un peu pour compenser le lever aux aurores et la nuit blanche de l'avant-veille, nous jouons au UNO et lisons nos livres. J'amorce aussi la discussion avec un groupe de Grecs très sympathiques. Mon interlocutrice, Paraskevi, est professeur d'anglais dans la région d'Athènes. Elle visite une nouvelle fois le Népal mais le fait découvrir à quelques uns de ses amis. Eux aussi se rendent au pied de l'Everest mais leur séjour est plus rapide (une douzaine de jours).

    12h30 : Dorje nous propose d'aller déjeuner dans le restaurant de l'aéroport. Proposition acceptée à l'unanimité, même si nous devons nous tenir prêt en cas de rétablissement des liaisons aériennes. Partirons-nous ? Ne partirons-nous pas ? L'incertitude demeure. Le pessimisme s'installe même avec l'arrivée d'une vague de brouillard sur le tarmac.

    Le repas est vite avalé et nous redescendons nous asseoir dans le hall d'embarquement désespéremment rempli de passagers en attente. Nous reprenons nos activités : lecture, repos, discussion au sein du groupe ou avec notre nouvelle connaissance grecque. Les bulletins d'informations se succèdent jusqu'à ce qu'on nous annonce une embellie à venir et la reprise des vols depuis Lukla. On nous garantit également que nous aurons une place dans la seconde rotation. Il faut maintenant patienter 45 minutes avant que les premiers aéronefs n'atteignent Kathmandou.

    L'agitation est montée d'un cran dans le hall depuis que le bruit des rotors des premiers avions s'est fait entendre. Les premiers depuis ce matin 10h30 ! Des annonces régulières sont faites pour inviter des groupes de passagers à se présenter à l'embarquement, puis à rejoindre le tarmac. Les liaisons aériennes sont rétablies vers l'ensemble de la chaîne himalayienne. Vient notre tour : on nous demande de nous rapprocher de la porte d'embarquement. Là, je remarque qu'en fait il n'y a pas une mais deux portes : une pour les femmes, une pour les hommes. Surprenant ! On reste là à attendre encore une bonne vingtaine de minutes car notre avion n'a toujours pas atterri. D'autres groupes de touristes nous passent devant plus chanceux. Pourvu que le beau temps persiste...

    La nouvelle tombe enfin : notre avion vient de débarquer ses précédents passagers en provenance de Lukla. Dorje se presse de nous informer qu'il va pourtant falloir patienter encore un peu car les pilotes sont partis déjeuner. Nous sommes en plein milieu de l'après-midi mais bon pourquoi pas ? Nous ne sommes plus à quelques minutes près de toute façon. C'est ainsi que s'achève notre séance de bizutage népalais.

    16h : Nous passons les portes d'embarquement et grimpons dans un minibus où nous sommes bientôt rejoints par un groupe d'Américains. Le minibus démarre et nous conduit jusqu'à un petit appareil d'une quinzaine de places. Nous montons à bord et nous installons.

    Je suis assis juste derrière la cabine des pilotes et peux donc les voir en pleine action. Ils procèdent au check-up de routine pendant que l'unique hôtesse distribue des morceaux de cotons (destinés à se boucher les oreilles pendant le vol) et un petit bonbon acidulé. Je prends le bonbon et laisse le coton. Les hélices se mettent à tournoyer, l'appareil s'ébranle et rejoint le bout de la piste. Dernière immobilisation, dernier virage, nous sommes dans l'axe de la piste. Plein gaz, nous prenons de la vitesse et voyons l'aérogare défiler par les hublots. Puis l'avion s'arrache au sol. En route pour l'Himalaya !!!

    Première déception, la visibilité est très réduite sur la plupart du trajet à cause d'épais nuages. Nous n'apercevons donc que des bribes de paysages lorsqu'on passe au-dessus d'une "trouée". Mais il faut relativiser car nous faisons route vers Lukla alors que cela nous semblait compromis il y a quelques heures encore. De plus, les nuages se clairsèment en approchant de l'arrivée laissant entrevoir des sommets enneigés :

    Vol Kathmandou - Lukla

    L'arrivée sur Lukla est impressionnante. L'appareil franchit pour commencer une ligne de crêtes d'où les vents remontent des deux côtés à la fois. Attention aux turbulences ! L'aéronef amorce ensuite une descente rapide et l'on voit surgir à travers les hublots la petite piste de Lukla (une des plus dangereuses au monde selon certaines sources en raison de sa petitesse).

    Arrivée à l'aéroport de Lukla    La piste d'atterrissage de l'aéroport de Lukla

    La piste grandit, grandit, le plancher des yaks se rapproche. Les roues touchent le sol, rebondissent légèrement, puis retrouvent le sol. Les pilotes freinent alors fortement au point qu'un des Américains assis à côté de nous - et d'un bon gabarit - en a même cassé son siège sans se faire mal. L'appareil rejoint immédiatement le parking pour dégager la piste au dernier avion qui doit atterrir. Nous étions quatre avions à nous "suivre" ainsi.

    17h : Le trafic étant temporairement interrompu (tous les avions étant stationnés), nous sommes invités à descendre sur le tarmac et rejoignons la sortie de l'aérogare. Nos bagages sont déchargés à la main d'une soute située dans le nez de l'aéronef et d'une autre située à l'arrière. Nous n'avons pas à nous en soucier nous indique Dorje.

    Le tarmac de l'aéroport de Lukla

    Au-delà de ces insignifiantes contingences matérielles, le choc est très fort : alors que nous étions il y a moins d'une heure dans la capitale du pays, nous nous retrouvons sur la piste d'un aéroport de montagne à 2 850m d'altitude. Le village n'est relié à aucune route, les premières villes sont loins, les montagnes nous encerclent. Notre trek commence véritablement maintenant. Quelle chance d'être là ! Dommage que mes proches ne puissent pas en profiter avec moi.

    La journée n'est pourtant pas finie car nous devons encore relier Phakding à 2h30 de marche. C'est là que se trouve notre lodge de ce soir. Nous commençons par sortir de l'aérodrome via un portail situé sur le côté droit de le petit aérogare. Nous y rencontrons notre équipe de Sherpas qui se chargera du portage de nos bagages pendant toute la durée du trek. Nous devons juste leur indiquer quel est notre bagage et, une fois l'opération achevée, prendre la route car nos porteurs nous rattraperont très vite. Nous empruntons alors une petite ruelle étroite au sol de terre battue et contournons l'aérodrome. Nous profitons un petit moment du magnifique point de vue sur celui-ci et sur le cadre naturel environnant, avant de rejoindre la rue principale de Lukla bordée d'habitations et d'échoppes.

    L'aéroport de Lukla (2840 m)    La rue principale de Lukla et un mani

    L'architecture des bâtiments est simple, sobre et avant tout utilitaire. Les matériaux de construction (pierre, bois, terre, ...) proviennent clairement de la région, à l'exception sans doute des toits de tôle ondulée. Les boiseries sont peintes en bleu ou en vert, apportant une petite touche de couleur à cet univers minéral grisâtre. La rue est pavée à quelques endroits de dalles de pierre. Un chemin en terre battue comble les interstices. Enfin, un mani, c'est-à-dire une pierre gravée et peinte de mantras ou formules sacrées, se dresse au centre de la rue. C'est à peu près le seul indice qui permette de savoir où nous nous trouvons réellement car le reste du décor pourrait aisément se retrouver dans d'autres contrées du globe.

    La vie semble s'écouler paisiblement en cette fin de journée. Ici, des enfants et des femmes se tiennent debout sur le seuil de leur habitation ou de leur boutique. Là, un groupe d'enfants est en train de jouer à un jeu inconnu.

    Enfants en train de jouer - Lukla

    17h 30 : Nous effectuons une halte dans le lodge situé à la sortie du village, le temps que Dorje règle les dernières formalités et que nous récupérions quelques vêtements. Nos porteurs consolident leur chargement en les glissant dans des sacs de toile et en les harnachant plus solidement. Puis nous franchissons à 18h le portail-mémorial qui matérialise le début officiel de notre randonnée.

    Un chorten devant le lodge Yéti Mountain de Lukla    Portail marquant le début du trek - Lukla

    Nous pénétrons immédiatement sous un couvert forestier. La piste y descend rapidement en serpentant sur les flancs de la montagne. Pas trop difficile comme départ ! Il parait que ça le sera un peu plus au retour.

    Descente dans une forêt à la sortie de Lukla

    Les arbres se clairsèment au fil de notre progression si bien que la vue se dégage de plus en plus vers l'aval. Le chemin s'aplanit également au bout d'une quinzaine de minutes de descente. Des champs occupent alors l'espace laissé vacant par les arbres, des paysans et paysannes les cultivent, leurs enfants parfois à leur côté. La vue de ces parcelles soigneusement cultivées, des terrasses "gagnées" sur la montagne et des murets de pierres élevés au bord des chemins témoignent de l'ardeur des habitants et me laissent plein d'admiration pour eux.

    Paysans dans leurs champs aux environs de Muse    Paysannes dans leurs champs aux environs de Muse

    Nous traversons plusieurs villages reliés entre eux par cette ligne de vie qu'est le chemin que nous empruntons. C'est grâce à lui que ces hauts hameaux ne sont plus isolés, qu'ils peuvent bénéficier d'un approvisionnement varié et régulier, et qu'ils peuvent profiter un minimum des retombées économiques du tourisme. Des caravanes de mulets et de dzos parcourent en effet en permanence cet axe de circulation qui mène jusqu'à Namche Bazar, la capitale du pays sherpa. Nous les croisons régulièrement ou sommes rattrapés par eux et devons nous mettre sur le bord du sentier, du côté opposé de la pente, pour les laisser passer. Les ânes sont appréciés pour leur résistance et la charge qu'ils peuvent supporter. Les dzos, issus d'un croisement entre des vaches et des yaks, sont également utilisés bien que plus frêles.

    Cet accès relativement aisé aux différents hameaux ne s'est pas traduit par un effacement de la culture locale au profit d'une culture mondialisée propagée par l'afflut des touristes. L'identité de la région demeure au contraire forte et vivante. La preuve : dans chaque village que nous traversons, se dressent plus ou moins au bord du chemin murs mani (constitués d'un amas de stèles gravées et peintes du symbole Om Mani Padme Hung), moulins et drapeaux à prières que nous contournons par la gauche comme le veut l'usage.

    Mur mani avant Lomdzo    Un mât et une porteuse près de Thalsharoa

    Nous marchons depuis un peu moins d'une heure maintenant et continuons à nous enfoncer dans la vallée de la rivière Dudh Koshi Nadi. Entre aujourd'hui et demain, nous allons suivre ce fil rouge sur près de 20 kilomètres pour rallier Lukla à Namche. Le panorama est austère mais joli :

    Panorama sur la vallée de la Dudh Koshi Nadi près de Thalsharoa

    19h03 : Nous nous retrouvons devant notre premier "obstacle" ou plutôt devant notre premier pont suspendu, un élément très courant dans les régions montagnardes du Népal (cf. blog sur les Annapurnas). Dorje nous transmet à cette occasion la seule consigne importante concernant ces ouvrages : ne jamais s'engager sur ceux-ci lorsqu'une caravane de yaks ou d'ânes ou autres arrive en sens inverse car les animaux ne s'arrêtent pas. Pareil, si une caravane vous suit, soit vous la laissez passer, soit vous vous dépêchez de traverser si vous êtes déjà engagé.

    J'ai  une vague appréhension pour ces constructions suspendues étant sujet au vertige. Mais je sais aussi qu'avec de la volonté on peut passer beaucoup d'obstacles : il suffira de faire abstraction du vide et de penser aux riches promesses des prochains jours. Je laisse mes coéquipiers passer devant et prendre un peu d'avance pour ne pas avoir à m'arrêter et commence la traversée.

    Un 1er pont suspendu avant Chheplung

    Les premiers mètres ne sont guère impressionnants puisque le sol est à peine à 50 cm sous mes pieds. Je remarque par contre que le "sol" du pont est plein d'interstices et que je verrai donc le vide si je regarde devant mes pieds. Je regarderai donc droit devant, l'autre côté du pont. Mais évidemment dès que le pont bascule dans le vide (qui reste correct par rapport aux ponts à venir), mon regard plonge aussi vers le vide. Curieusement mon vertige est modeste : certes je ne suis pas vraiment à l'aise et j'accélère mon pas, mais je suis aussi capable de regarder à plusieurs autres reprises vers le bas, vers le vide.

    Ça y est, le premier obstacle est franchi. Nous poursuivons notre cheminement, le jour commençant à décliner fortement.

    19h10 : nous arrivons au bourg de Thado Koshigaon que j'avais repéré sur Internet avec sa monumentale pierre mani peinte. Nous devrons là encore franchir un petit pont suspendu au-dessus de la Dudh Koshi Nadi. Et nous avons surtout une très belle vue sur le Kusum Kangguru enneigé, un "6000".

    Thado Koshigaon et sa pierre mani    Vue sur le Kusum Kangguru depuis Thado Koshigaon

    Le Kusum Kangguru (6370m) vu depuis Thado Koshigaon (2580m)

    Le jour décline rapidement, l'obscurité progresse au même rythme, le décor s'efface dans les ténèbres. Seule la ligne du chemin reste visible encore quelques minutes. Et puis nous sommes contraints d'allumer nos frontales, nous ressemblons à des lucioles dans la nuit. Nous marchons ainsi une petite demi-heure avant d'arriver à notre lodge Yeti Mountain de Phakding. Nous prenons possession de nos chambres, dinons, faisons notre toilette et partons nous coucher. Bonne nuit.

     

    Mardi 19 avril 2011 - Phakding (2 660m) > Namche Bazar (3 440m)

    6h30 : le réveil sonne à la même heure qu'hier, sauf que cette fois-ci nous sommes déjà dans l'Himalaya. La nuit a été très bonne et le lodge très confortable. Commence alors ce qui sera notre rituel quotidien matinal des prochains jours : toilette, petit déjeuner et... préparation des sacs. Nos porteurs préparent ensuite leur chargement en répartissant au mieux les charges. Ils prennent tous les jours les deux mêmes sacs en plus de leurs quelques affaires personnelles. Ils sont au nombre de quatre :

    - Chopel Sherpa, le frère de Pasang, est le plus âgé et le plus expérimenté de nos quatre porteurs. C'est aussi le seul adulte. Il conseille et veille sur ses jeunes collègues.

    - Newan Sherpa, Ansering et Sangay sont tous trois porteurs pendant leurs vacances scolaires. Deux d'entre eux effectuent le voyage pour la première fois. Les premiers jours, cela me dérange un peu de faire travailler des mineurs. Mais au Népal, les codes ne sont pas les mêmes qu'en Occident : nos jeunes compagnons de route doivent travailler pour aider financièrement leur famille et apprendre un métier qui sera peut-être le leur un jour.

    Pasang, que nous avons rencontré à Kathmandou hier et qui souffre toujours d'une belle conjonctivite, est le chef de cette petite équipe. Il la manage le matin délivrant ses conseils et instructions et il veille sur sa progression durant la journée. Il voyage avec nous en permanence et assure notre "sécurité" (il porte notamment la trousse de secours). Pasang a déjà participé à plusieurs ascensions de 8000m et a donc une grande expérience de l'Himalaya. Il provient du même village que nos quatre porteurs et parle un bon anglais.

    Kaji nous accompagne également depuis hier en tant qu'assistant guide : alors que Dorje ouvre la marche, Kaji reste à l'arrière et la referme. Il ne quitte son poste que pour réserver un restaurant ou le lodge, et est alors remplacé par Pasang. Aussi sympathique que Pasang, Kaji est plus vif, plus dynamique, plus impulsif. Lui aussi a participé à plusieurs expéditions.

    Dorje enfin est donc notre guide pendant tout notre séjour. C'est le seul de l'équipe qui vit à Kathmandou et qui n'est pas sherpa. Comme son nom l'indique, sa famille est d'origine tibétaine. Il accompagne les groupes de trekkeurs sur différents "massifs" (Annapurnas, Everest, ...) et travaille pour l'agence Thamserku. C'est aussi le seul qui parle français couramment, Pasang et Kaji baraguinant quelques mots.

    Dorje vient me voir tandis que nous terminons de nous préparer. Les porteurs ne trouvent pas mon sac que j'ai déposé devant l'entrée du lodge avec ceux du reste du groupe. Je l'accompagne donc et lui montre ainsi qu'à Pasang mon sac à dos qui repose devant eux. Tous les deux se mettent à rire. Dorje m'explique que c'est parce que mon sac a changé de couleur. En effet, je l'avais glissé dans sa housse de voyage hier, housse que j'ai retirée ce matin. Les porteurs qui avaient repéré mon sac jaune ne pouvaient donc pas se douter que le sac bleu devant eux était le mien. Je les félicite pour leur vigilance et leur promet de ne plus changer de couleur avant la fin du voyage.

    Le départ est prévu pour 8h.

    8h15 : un convoi d'ânes arrive à hauteur du lodge. Nous le laissons passer devant, disons au revoir à nos hébergistes et prenons sa suite. Direction Namche Bazar.

     Un convoi d'ânes devant le lodge    Les employées du lodge

     8h30 : Nous traversons le village de Phakding, le 1er d'une longue série. L'habitat est très dense de part et d'autre du chemin sur une courte distance. Il est également plutôt austère avec ses pierres ou son ciment grisâtres. Heureusement, les boiseries des fenêtres et des portes sont de couleur bleue et viennent égayer l'ensemble. Le chemin est quant à lui bordé de murets de pierre des deux côtés. Il est pavé de manière irrégulière et ponctué de marches, ce qui nécessite d'être vigilant pour ne pas trébucher. Signalons aussi les petits jardins maraîchers qui s'intercalent partout où il y a de l'espace disponible.

     Le village de Phakding (2610m)

    Nous poursuivons notre marche le long de la Dudh Koshi Nadi, notre fil conducteur de la journée, sans nous arrêter. Nous traversons ainsi plusieurs villages et plusieurs ponts suspendus, nous grimpons un peu, resdescendons au niveau de la rivière, remontons à nouveau. Le paysage défile lentement tandis que les minutes s'égrainent. La marche est fascinante. Elle nous réserve des surprises à chaque instant : une petite fille sur un muret, une fleur sauvage, un mignon petit village, un stupa, une caravane de mules ou de dzos, ... Comment pourrait-on s'ennuyer ?

    Petite fille assise sur un mur de pierres    Primevères dans un champ

     Un chorten sur le chemin vers l'entrée du Parc National de l'Everest    Dzos sur un pont suspendus entre Bengkar et Chhumowa

     10h40 : Nous approchons du village de Monjo, une grosse bourgade. Une longue montée précède l'entrée de la localité. On peut voir en contrebas les trekkeurs qui nous suivent tandis que nous entendons derrière nous les cloches d'un convoi d'ânes et de dzos qui se rapproche. Nous devrons leur laisser la place d'ici quelques mètres en prenant soin de bien nous mettre du côté opposé à la pente. Une bousculade est si vite arrivée.

     La descente juste après Chhumowa et avant Monjo

    Le village de Monjo est beaucoup plus grand que ceux que nous avons traversé jusqu'alors (mis à part Lukla). Il est aussi beaucoup plus animé : ici des ouvriers taillent des pierres pour réparer un mur écroulé, là un écolier se rend à l'école, ailleurs des paysans cultivent leur champ. Nous contemplons quelques minutes ces scènes de la vie quotidienne qui nous semblent si familières et si différentes en même temps. Le village de Monjo dégage enfin un charme certain avec ses vieilles demeures et son gigantesque mani.

     Tailleurs de pierre dans le village de Monjo (2835m)    Un gigantesque mani dans le village de Monjo

     Un écolier sur le chemin de l'école - Monjo    Une habitation traditionnelle - Monjo

    Nous marchons encore une vingtaine de minutes jusqu'à atteindre peu après 11h la porte d'entrée du Sagarmatha National Park ou Parc National de l'Everest. Il bruine. Nous nous abritons donc dans un restaurant au bord de la route et déjeunons en attendant une accalmie. Dorje et Pasang en profitent pour boucler les dernières formalités dans le poste attenant. Le permis de trekking est dorénavant obligatoire pour pouvoir aller plus loin. Nous nous apprétons à pénétrer dans une zone de légende : la région du toit du monde, rien de moins. Celle que nous avions pu entrapercevoir jusqu'ici dans les livres et sur Internet s'étend à présent devant nous. Encore un peu de patience.

     Porte d'entrée du Sagarmatha National Park (Parc National de l'Everest)

    12h30 : Nous reprenons la marche vers le but que nous poursuivons depuis 24 heures maintenant : Namche Bazar, la capitale du pays sherpa. Plusieurs heures de marche et d'efforts nous attendent encore avant d'atteindre la petite bourgade. Nous commençons par franchir la porte d'accès au Parc National et observons les peintures bouddhiques qui y figurent. Sous ces dernières, un alignement de moulins à prières est encastré dans de petites niches par groupe de 4 moulins.

    Porte d'accès au Sagarmatha National Park    Peintures sous une porte d'accès au Sagarmatha National Park

    Nous l'avons vu plus haut, il faut systématiquement passer à gauche de tout objet religieux. Les moulins à prières ne font pas exception. Le croyant ou le touriste respectueux doivent passer à gauche des moulins et les faire tourner de la main droite à l'aide des "poignées" situées sous l'objet. Pourquoi les faire tourner? Les moulins à prières renfermeraient des milliers de prières en leur coeur. Les mettre en mouvement équivaut à réciter les prières. Ainsi, à chaque tour de moulin, les milliers de prières sont récitées et celui qui l'a actionné accumule des mérites. On rencontre certaines fois des moulins isolés mais de grandes dimensions et d'autres fois un alignement de petits moulins comme ci-dessus. Le respect de la culture que je viens visiter m'amène à me plier à ce petit rituel du mieux que je peux.

    Juste derrière la porte, nous amorçons la descente d'un grand escalier parcouru dans les deux sens aussi bien par les hommes que par les animaux de bât.

    Escaliers assez raides juste après l'entrée dans le parc national

    Au bas de l'escalier, nous dépassons des rhododendrons en fleurs (il y en a beaucoup dans le parc national à cette époque), puis une très grosse pierre mani avant de traverser un petit village-rue. Juste après celui-ci, le chemin franchit à nouveau la rivière Dudh Koshi Nadi. Et qui dit franchissement, dit pont suspendu. Admirez comme il est beau celui-là :

     Le pont suspendu de Jorsale au-dessus de la Dudh Koshi Nadi

     Une fois franchi, nous poursuivons notre progression le long de la rivière.

    12h45 : Nous traversons le village de Jorsale, similaire aux précédents mais avec toujours cette ambiance particulière liée à sa situation.

     Le village de Jorsale (2740m)

    13h00 : nous amorçons la dernière ligne droite (et relativement plate) avant le dernier pont suspendu.

     Le chemin longeant la Dudh Koshi Nadi

    13h15 : ça y est le pont suspendu Larja est en vue. Il était annoncé comme le plus impressionnant du parcours Lukla-Namche. A vous de juger :

     Vue sur le pont Larja et la Dudh Koshi Nadi

    15 minutes de marche nous sont encore nécessaires pour parvenir à l'entrée du pont. Nous gravissons pour cela une série d'escaliers en faisant des haltes régulières pour laisser descendre les porteurs, les trekkeurs et les convois de dzos et ânes.

    Escaliers de pierre, Larja bridge, montée sur Namche Bazar et Bhote Koshi Nadi    Le pont Larja surplombant la Dudh Koshi Nadi (2830m)

    13h35 : nous franchissons le pont. Le plus dur est en fait à venir...

     Le pont Larja surplombant la Dudh Koshi Nadi (2830m)    Le pont Larja en surplomb

    La descente de l'autre pile du pont est vraiment très impressionnante car très raide. L'autre hic, c'est qu'on entend la caravane qui nous suit se rapprocher. Impossible de s'arrêter en cours de descente. Il faut en fait bien se concentrer et prendre son temps lorsqu'on a le vertige. Et finalement on s'en sort plutôt bien.

     Escaliers très raides au bout du pont Larja    Escaliers très raides au bout du pont Larja

    A partir de maintenant, il nous reste deux heures de montée à travers une forêt de conifères pour atteindre notre destination. Nous rattrapons rapidement un grand groupe de trekkeurs anglophones et restons temporairement derrière eux. Temporairement parce qu'une pluie fine mais persistante ne tarde pas à s'abattre sur nous et à venir changer le programme de chacun.

    Nous avons déjà essuyé quelques gouttes lors de l'approche du pont Larja qui nous avaient contraints à sortir nos ponchos. Dorénavant ceux-ci sont plus que souhaitables, surtout que les précipitations se transforment en orage de grêle. Nous trouvons un abri provisoire sous un groupe d'arbre. Des porteurs sont à côté de nous sans vêtement de protection, Pasang lui non plus n'en a pas. Je lui prête un vieux K-way avec capuche et retire mon poncho pour en faire un toit. Puis j'invite des porteurs à venir s'abriter un peu mieux. Et nous attendons. Nous attendons plusieurs minutes que l'orage se calme.

    Cet épisode nous fait prendre pleinement conscience de notre petitesse et de notre fragilité face à la Nature. C'est elle qui dicte et qui dictera le rythme de notre progression, pas nous. Nos guides et nous-même en sommes parfaitement conscients. A la première accalmie, nous reprenons tous le chemin.

    La forêt commence à se faire plus claire, puis à s'écarter du chemin. Nous sommes alors à flanc de montagne. Nous apercevons aussi une chaîne de montagnes qui nous fait face : la chaîne du Chamunaparo Danda, haute, droite, fière et sauvage.

     La chaîne du Chamunaparo Danda

    Une première habitation se dresse un peu plus loin au milieu de nulle part. Nous y faisons halte comme tout le monde. Je crois qu'il s'agit d'un bureau d'enregistrement du Parc National et qu'il faut montrer les permis de trek. Mais ça, c'est Pasang et Dorje qui s'en occupent. La pause dure quelques minutes à l'issue desquelles nous repartons. Nous découvrons très vite au détour d'un virage le village de Namche Bazar. Impressionnant.

     Namche Bazar vue depuis la ville basse (3440m)

    Située à 3 440m d'altitude, dans une espèce de dépression en forme de fer-à-cheval, Namche Bazar apparait aux yeux du nouvel arrivant comme une véritable petite agglomération en raison de la densité de son habitat et de son étendue. Rien de comparable avec les villages que nous avons traversés depuis Lukla. Les lodges, les restaurants, les magasins de souvenirs et d'articles de sport sont légions ici. On trouve également un petit aérodrome, un bureau de poste, des cybercafés et des lignes téléphoniques vers l'international pour ne citer que ce que j'ai pu apercevoir. La "capitale du pays sherpa" bénéficie directement de l'essor du tourisme d'aventure dans le Haut-Khumbu et ça se voit. Mais dans le même temps, elle a su conserver son identité puisqu'on rentre dans la petite ville par une porte "bouddhique" traditionnelle et qu'on aboutit alors à un grand stupa entourée de dizaines de moulins à prières.

    Nous contournons le stupa par la gauche (vous ne l'aviez pas oublié quand même) et certains d'entre nous actionnnent les moulins à prières sur trois faces du stupa. Seules les mules semblent avoir un passe-droit et s'épargnent le contour.

    Moulins à prière sur la partie basse du stupa de l'entrée de Namche Bazar    La partie basse de Namche Bazar, la chaîne du Chamunaparo Danda et le Nupla (5885m)

    Après avoir gravi plusieurs séries de marches, nous pénétrons dans des ruelles foisonnantes et gagnons notre lodge sur les hauteurs de la ville. Nous dormirons ce soir au Himalayan Culture Lodge, un hébergement simple et rustique, mais qui contient tout le nécessaire.

     Une ruelle commerçante de Namche Bazar

    Information : Le prochain article (2ème partie) sera consacré à Namche Bazar et sa région qui ont été les lieux de notre acclimatation. Nous partirons sur les traces de Sir Edmund Hillary et de la culture sherpa à travers les villages reculés de Khumjung et Khunde. Nous pourrons aussi bénéficier d'une première vue sur le massif de l'Everest, le toit du monde...


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  • Localisation de l'Etat du Vatican    Drapeau du Vatican

    Situé en plein coeur de Rome, l'Etat du Vatican est le plus petit état indépendant du monde aussi bien par sa superficie (seulement 44 hectares) que par sa population (environ 800 habitants, dont à peine plus de 450 jouissant de la citoyenneté vaticane). L'Etat du Vatican désigne plus précisément une entité politique qui englobe la fameuse Cité du Vatican, mais aussi :

    - les quatre basiliques majeures (Saint-Pierre, Saint-Jean-de-Latran, Sainte-Marie-Majeure et Saint-Paul-hors-les-Murs),

    - les bâtiments de la Curie romaine,

    - la résidence d'été de Castel Gandolfo,

    - ainsi que de multiples bâtiments abritant les divers organismes et bureaux du Saint-Siège.

    Tous jouissent d'un privilége d'extra-territorialité qui leur confère une immunité reconnue par le droit international. En clair, cela signifie que le territoire de cet état est éclaté, disséminé dans le centre de Rome et à sa périphérie, et que ces différentes zones sont toutes "protégées" comme peuvent l'être les ambassades et consulats. Mais la singularité de cet état ne s'arrête pas à ces seuls critères géographiques.

    La Basilique Saint-Pierre et la Cité du Vatican vues depuis le pont St Ange    La Basilique Saint-Pierre au bout de la Via della Conciliazione

    L'Etat du Vatican est en effet surtout connu pour son rôle spirituel de premier plan puisque cette petite cité-état est le centre de l'Eglise Catholique Universelle qui comptait en 2009 pas moins de 1,181 milliard de fidèles répartis sur les 5 continents. A ce titre, son plus haut représentant, le Pape ou Saint-Père, jouit d'un prestige et d'une influence très forte au sein de la communauté internationale. En tant que successeur de Saint-Pierre, il est notamment le pasteur de l'Eglise Catholique toute entière, le gardien de la Foi et du Dogme, ainsi que le garant du rayonnement spirituel de l'Eglise Catholique dans le monde. Et en tant que personnalité publique, force est de reconnaître son rôle d'artisan au service de la paix dans le monde et du dialogue entre les cultures.

    L'Etat du Vatican est ensuite une véritable puissance politique : il possède ses propres institutions dotées des pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires. Il est également doté d'un personnel diplomatique qui assure sa représentation à l'étranger et gère les relations avec les autres états. En dépit de sa taille réduite, le Saint-Siège bénéficie en outre du statut d'observateur permanent au sein des plus grandes organisations internationales (l'ONU, la FAO, l'UNESCO), et il est membre d'institutions telles que l'AIEA ou l'OMT pour ne citer que les plus connues. Enfin, il participe régulièrement à des conférences internationales et a déjà adhéré à de nombreuses conventions internationales (dont les Conventions de Genève ou de l'UNESCO).

    Pour être complet, j'ajouterai que cet état possède tous les attributs d'un Etat souverain de droit public international : un drapeau (blanc et jaune apparaissant en haut de ce billet), un hymne (la Marche Pontificale composée par le musicien français Gounod), une monnaie (l'euro). Il dispose d'un service postal qui émet ses propres timbres, d'un service téléphonique, d'un centre de télévision, d'une station de radio, d'un journal quotidien (l'Osservatore Romano), d'un service de presse, d'une bibliothèque, d'une pharmacie ou encore d'un observatoire astronomique propres. Il possède même une gare reliée au réseau ferré italien. Sans parler de son corps de Gardes Suisses fondé en 1506 et visant à assurer la sécurité parallèlement à la Gendarmerie ! 

    La Cité du Vatican et notamment le centre de la télévision vus depuis le dôme de la Basilique Saint-Pierre    Un Garde Suisse

    Que voir au Vatican?

    Riche d'une longue histoire, l'Etat du Vatican renferme un grand nombre de trésors dont les plus connus sont sans aucun doute la Basilique Saint-Pierre et la Chapelle-Sixtine. Mais je vous recommande vivement de planifier dans votre séjour une visite-découverte des Musées du Vatican ou des 3 autres basiliques majeures qui ne manqueront pas de vous combler que vous soyez ou non croyant. Besoin d'une preuve "officielle" ? La Cité du Vatican a été inscrite dès 1984 sur la célèbre liste du Patrimoine Mondial de l'UNESCO.

     

    La Place Saint-Pierre

    La Basilique Saint-Pierre et la célèbre place à colonnades qui la précède constituent indéniablement le point d'entrée le plus fréquent et le pôle d'attraction majeur de l'Etat du Vatican. Vous n'avez qu'à voir la longue queue qui serpente tout autour de la place pour vous en convaincre.

    La Basilique Saint -Pierre et sa célèbre place à colonnades    La file d'attente sur la Piazza San Pietro

    Ici on vient en nombre et du monde entier, que l'on soit simple touriste, catholique, pèlerin ou religieux. Et tous doivent passer par les portiques de sécurité installés sous la colonnade de l'aile droite. Quelques dizaines de minutes d'attente qui permettent d'en apprendre un peu plus sur la place sur laquelle vous vous trouvez.

    La construction de l'actuelle Piazza San Pietro fut amorcée en 1656 sous la direction de l'architecte, peintre et sculpteur Le Bernin, et se poursuivit 11 années durant jusqu'à la mort du pape Alexandre VII. Les projets initiaux n'ont pas tous vus le jour puisque la place devait à l'origine être fermée par un arc de triomphe et que les extrémités de la façade principale de la Basilique devaient être surmontées de deux clochers. A l'inverse, le percement ultérieur (1950) de la Via della Conciliazione ne faisait pas partie des plans initiaux qui prévoyaient de ne dévoiler la basilique au regard des pèlerins qu'au dernier moment. La place actuelle est malgré tout splendide et joue à la perfection son rôle d'antichambre entre le monde profane et le monde sacré. 

    La Piazza San Pietro

    On admirera également l'obélisque qui s'élève au centre de la place. Elle fut taillée à Héliopolis en Egypte au 1er siècle avant Jésus-Christ, puis transférée à Rome dans le Cirque de Caligula en 37. C'est au pape Sixte Quint qu'on doit son emplacement actuel. Haute de  plus de 25m, elle abrite à son sommet un reliquaire à l'intérieur duquel est conservé un fragment de la Sainte Croix. Curieuse vision que ce monument initialement associé au culte solaire égyptien trôner à l'entrée du Vatican, le coeur de la Chrétienté.

    Les deux ailes latérales qui bordent la place elliptique sont constituées de quatre rangées de colonnes (il y aurait 284 colonnes en tout!) dont le diamètre s'accroit au fur et à mesure qu'on s'éloigne du centre de la Place. Cela permet de bénéficier d'une symétrie et d'une perspective impeccable en certains points de l'esplanade, les deux fontaines situées à mi-chemin entre l'obélisque et les colonnades participant elles-mêmes à ce dessein.

    Pour être complet, il ne faut pas oublier les 140 statues de saints, hautes de 3,20m, qui surmontent les deux colonnades et viennent rappeler la vocation religieuse de la place. Place qui accueille des milliers de fidèles lors des grandes célébrations et fêtes liturgiques. Place sur laquelle donnent les appartements pontificaux et la loggia d'où le Pape s'adresse régulièrement à la foule des fidèles. Place qui ouvre sur Rome et le monde à travers la Via della Conciliazione ...

    Statues de saints surmontant la colonnade    La Piazza San Pietro et la Via della Conciliazione vues depuis le parvis de la Basilique Saint-Pierre

    La Basilique Saint-Pierre

    Ça y est, vous venez de franchir les portiques de sécurité ! Vous pouvez à présent cheminer jusqu'aux monumentaux escaliers et portes d'entrée de la Basilique. Pas besoin de flèches directionnelles, il vous suffit de suivre la foule. 

    Direction la Basilique !

    Aux pieds de la façade large de 115m et haute de 45m, vous vous sentirez probablement minuscule et constaterez que vous atteignez tout juste la base des colonnes. Belle leçon d'humilité avant de rentrer dans le Sanctuaire.

    Il vous faudra alors choisir votre parcours dans ce lieu saint. Trois possibilités s'offrent à vous :

    - la visite des Grottes Vaticanes renfermant les tombeaux des papes,

    - la visite de la Basilique Saint-Pierre proprement dite,

    - et la montée à la coupole de la Basilique.

     

    L'accès aux Grottes Vaticanes se fait depuis le porche de la Basilique et est gratuit. Un petit escalier vous conduit directement à trois mètres sous le Sanctuaire. Aucun souci pour les claustrophobes, les salles sont maçonnées, spacieuses et bien éclairées. Il vous faudra par contre être habillé correctement et vous comporter respectueusement puisque cet endroit est un lieu de sépultures et de prière. 

    Les "grottes" occupent l'espace situé entre le plancher de la Basilique actuelle et celui de l'ancienne Basilique de Constantin datant du IVème siècle. Elles s'étendent sous la nef centrale à partir de l'autel papal et abritent la tombe de Saint-Pierre et les tombeaux de 146 autres souverains pontifes. Des souverains, princes et cardinaux y sont également inhumés. Et des inscriptions, des mosaïques, des peintures et des statues de l'ancienne Basilique y sont exposées.

    Une statue à l'entrée des Grottes Vaticanes    Une mosaïque dans les Grottes Vaticanes

    Des espaces de prières ont été aménagés pour les pèlerins tandis qu'il est demandé aux autres visiteurs de ne pas s'immobiliser devant les sépultures afin de ne pas provoquer de congestionnements. Le cheminement est par conséquent relativement rapide et fluide, et l'on ne tarde pas à remonter à la surface, plus précisément dans la nef de la Basilique Saint-Pierre.

     

    La Basilique Saint-Pierre est un lieu exceptionnel à plus d'un titre : d'abord parce qu'elle est un des lieux les plus saints du christianisme, élevée au-dessus du lieu où l'apôtre Pierre a connu le martyre (il fut crucifié ici vers l'an 64, la tête en bas pour se différencier du Christ); ensuite parce qu'elle est élevée au-dessus de la basilique primitive de Constantin (324) et qu'elle constitue un témoignage incontournable de l'Histoire et de l'art chrétiens; enfin parce qu'elle est le plus vaste sanctuaire chrétien au monde (on dit que Notre-Dame de Paris y rentrerait sans soucis!).

    Dès le porche, vous serez probablement saisi par les dimensions monumentales et la richesse incroyable de l'édifice.

    Plafond du porche de la Basilique St-Pierre    Nef principale de la Basilique St-Pierre    Nef principale de la Basilique St-Pierre

    Quelques chiffres permettent de s'en faire une idée plus précise :

    - la Basilique s'étend sur 187 mètres de long et 58 de large (jusqu'à 140 mètres de large au niveau du transept),

    - la voûte de la nef s'élève à 45,5 mètres au-dessus du sol (soit un immeuble de 15 étages) tandis que la croix de la coupole culmine à 137 mètres,

    - la Basilique compte 50 autels, 450 statues, 500 colonnes et pourrait abriter jusqu'à 20 000 fidèles.

    Pour ce qui est du parcours au sein de la Basilique, je ne ferai aucune proposition mais me contenterai d'évoquer quelques détails parmi une multitude.

    Lorsque vous pénétrez dans la Basilique Saint-Pierre par le porche que nous avons déjà eu l'occasion d'évoquer, rendez-vous au milieu de la nef centrale et avancez vers le baldaquin en regardant le sol de marbre. Vous y verrez inscrit les noms d'autres églises et cathédrales du monde entier. Il s'agit d'un ingénieux système permettant de comparer la longueur de ces grands sanctuaires avec celle de Saint-Pierre de Rome.

    Indication de la taille des autres églises du monde

    Sur votre chemin, vous passerez sur un disque de porphyre incrusté dans le sol. C'est à cet endroit que Charlemagne fut couronné empereur par le pape Léon III le jour de Noël de l'an 800.

    Au bout de la nef principale, à la croisée avec le transept, se dresse le gigantesque baldaquin de Saint-Pierre. Réalisé par Le Bernin entre 1624 et 1632, il s'élève dans les airs à 29 mètres de hauteur et surplombe le tombeau de l'apôtre et martyr. Il couvre également le maître-autel depuis lequel le Pape est le seul à pouvoir célébrer la messe.

    Le Baldaquin    Le Baldaquin s'élevant sous la coupole

    Votre regard sera inévitablement attiré par les quatre immenses colonnes torsadées du baldaquin, par les statues et la Croix de sa partie sommitale, par ses tentures où figurent des abeilles (symbole héraldique du pape Urbain VIII à qui l'on doit ce "mobilier") ainsi que par la colombe peinte à son "plafond" et symbolisant le Saint-Esprit.

    Au-dessus du baldaquin, s’élève la grandiose et majestueuse coupole de la Basilique, la plus grande de Rome (42,56m de diamètre) !

    La coupole de la Basilique St Pierre de Rome

    On mentionnera les quatre médaillons représentant les quatre Evangélistes (Saint Jean, Saint Luc, Saint Marc et Saint Matthieu), l'inscription circulaire en latin à la base de la coupole ("Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise. Je te donnerai les clefs du Royaume des Cieux"), les peintures des papes et docteurs de l'Eglise, des anges, des apôtres, de Saint Jean-Baptiste et Saint Joseph, de la Vierge et du Christ. Dieu le Père domine le tout depuis la voûte du lanternon.

    Derrière le baldaquin, au fond de l'abside, trône enfin la chaire de Saint-Pierre :

    La chaire de Saint-Pierre

    Dans le détail, les statues de quatre docteurs de l'Eglise précèdent un trône en bronze qui semble descendre d'une nuée. Une lumière éclatante et une colombe (symbole du Saint-Esprit) émanent du centre de la nuée, elle-même entourée d'un cortège d'anges et d'angelots. Le caractère grandiose de l'oeuvre est renforcée par sa monumentalité dont on ne prend réellement conscience qu'en regardant la taille des prêtres officiant à son pied. Mais là encore la démesure de l'ensemble de la Basilique fait qu'on ne perçoit qu'imparfaitement la véritable dimension de chaque détail.

    Le reste de la Basilique et notamment les nefs latérales abritent un grand nombre d'autres trésors de l'art religieux parmi lesquels nous citerons :

    - la Pietà de Michel-Ange sculptée alors qu'il n'avait que 24 ans,

    La Pietà de Michel-Ange

    - la statue de Saint-Pierre bénissant (13ème siècle), objet d'une grande dévotion de la part des pèlerins comme en témoignent les traces laissées sur ses pieds,

    La statue en bronze de St Pierre bénissant

    - les tombeaux de nombreux papes dont celui du Bienheureux Jean-Paul II ou ici celui de Pie VII,

    Le tombeau de Pie VII

    A la sortie, n'oubliez pas de retourner vers le porche de la Basilique pour monter à la coupole de cette dernière. Le cas échéant, vous seriez contraints de refaire la queue pour les portiques de sécurité. 

     

    La montée à la coupole s'effectue également depuis le porche de la Basilique Saint-Pierre mais, à la différence des Grottes Vaticanes, son accès est payant (prévoir 5 ou 7 euros selon que vous souhaitiez ou non prendre l'ascenseur pour la première partie de la montée). Aucun souci à se faire pour les personnes atteintes de vertige. Il vous faudra en revanche vous déplacer sans difficultés car vous devrez obligatoirement gravir plusieurs centaines de marche dans des passages parfois étroits et inclinés (courbure de la coupole oblige). La récompense est néanmoins à la hauteur :

    - une vue incroyable sur l'intérieur de la coupole et de la Basilique d'abord,

    Vue de l'intérieur de la coupole     Vue de l'intérieur de la basilique depuis la base de la coupole

    - un point de vue à 360° sur le Vatican et la Ville Eternelle ensuite.

    Panorama depuis la coupole de la Basilique Saint-Pierre    Panorama depuis la coupole de la Basilique Saint-Pierre

    Panorama depuis la coupole de la Basilique Saint-Pierre    Vue sur le monument à Victor Emmanuel II depuis le dôme de la Basilique St-Pierre

     

    Les musées du Vatican

    Les Musées du Vatican sont au Saint-Siège, ce que le Musée du Louvre est à la France : un centre culturel et artistique de premier plan. Ses murs renferment en effet des trésors de l'art religieux et de l'art profane au premier rang desquels figure la célèbre Chapelle Sixtine. Vous pourrez en outre y contempler des témoignages de civilisations antiques du bassin méditerranéen (Rome bien sûr, mais aussi la Grèce et l'Egypte) ainsi qu'un Musée Ethnologique exposant des objets et images venues d'Afrique, d'Asie, d'Amérique et même d'Océanie.

    Statue d'Antinoüs dans la Salle Ronde - Musée Pio Clementino   Statue d'Athéna dans la Salle Ronde - Musée Pio Clementino   Vasque finement ouvragée - Galerie des Candélabres

    Mosaïque - Galerie des Candélabres    Carte d'Italie - Galerie des Cartes de Géographie

    Tapisserie - Galerie de Pie V    Masque du Pacifique - Musée Missionnaire Ethnologique

    Autres similitudes avec Le Louvre, les Musées du Vatican sont un véritable labyrinthe dans lequel il est aisé de se perdre, mais aussi une véritable caverne d'Ali Baba à l'intérieur de laquelle il faut admirer aussi bien les oeuvres qui y sont exposées que les bâtiments qui leur servent d'écrin.

    La Pinacothèque    Galerie des Cartes de Géographie

    Stucs et peintures au plafond de la Galerie des Cartes de Géographie    Salle de l'Immaculée Conception

    Escalier en colimaçon

    N'hésitez donc pas à prévoir du temps pour la visite (au moins une demi-journée) sous peine de ressortir frustré et d'avoir le sentiment de n'avoir rien vu. Le prix du billet d'entrée est cher (15 euro pour le plein tarif, 8 euro pour les tarifs réduits) et peut sembler prohibitif, mais encore une fois, la visite vaut le coup surtout si vous y restez assez longtemps.

     

    Saint-Paul-Hors-les-Murs

    Saint-Paul-hors-les-Murs est l'une des quatre basiliques majeures du Vatican au même titre que Saint-Pierre. Comme son nom l'indique, elle est située à la périphérie sud de la Ville Eternelle et il vous faudra donc emprunter la ligne B du métro pour vous y rendre (station Basilica San Paolo).

    De prime abord, l'édifice n'a rien qui justifie l'appellation de "basilique majeure". La façade du bâtiment est en effet on ne peut plus classique, pour ne pas dire quelconque :

    St-Paul-hors-les-Murs depuis la Via Ostiense   

    Mais cette impression change peu à peu au fur et à mesure que l'on découvre l'édifice. En fait, elle dépend aussi fortement du côté par lequel on pénètre dans celui-ci. Je vous conseille donc de rejoindre la Viale di San Paolo située à l'opposé de la Via Ostiense (la plus proche du métro). L'atrium qui précède la basilique y est très accueillant.

    Atrium et statues de Sts Paul et Luc

    Il faut ici rappeler qu'à l'instar de la Basilique Saint-Pierre, celle de Saint-Paul-hors-les-Murs est élevée sur la tombe du saint, Apôtre des Gentils et martyr, Saint Paul. Saint Paul a été enseveli ici au bord de la Via Ostiensis en l'an 68 après avoir été décapité lors des persécutions organisées par l'empereur Néron. Aujourd'hui, de nombreux pèlerins et touristes viennent se recueillir ou visiter les lieux.

    Parmi les nombreux centres d'intérêt de la Basilique, je recenserai:

    - l'immense nef scindée en cinq parties par quatre vingt colonnes de granit. Sa beauté est renforcée par son sol de marbre et son plafond à caissons agrémentés de décorations en stuc. Les portraits de tous les papes (depuis Saint Pierre jusqu'à Benoit XVI) sont insérés dans des médaillons entre le sommet des colonnes et la base des fenêtres.

    Nef centrale    Nef centrale

    Médaillon de Benoît XVI

    - le transept et sa grandiose abside recouverte d'une gigantesque mosaïque au centre de laquelle trône le Christ.

    Abside et transept    Mosaïque de l'abside

    - le magnifique et très reposant cloître avec son petit jardin, ses colonnettes et ses arcades.

    Le cloître    Des colonnettes et arcades à l'intérieur du cloître

    Le cloître

     

    Pour plus d'informations :

    - http://www.vatican.va/phome_fr.htm

    - http://www.vaticanstate.va/FR/homepage.htm


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  • Imaginez... Imaginez que vous ouvrez les yeux après un long sommeil. Autour de vous, une immensité blanche s'étend à perte de vue. Vous êtes bien entendu d'abord ébloui par cette pureté, cette blancheur immaculée. Puis peu à peu et sans que vous n'ayez bougé, votre vision s'affine et des chaînes de montagnes discontinues se détachent sur la ligne d'horizon. Rien d'autre : pas d'habitations, pas de routes, pas de lignes électriques ou de téléphone, pas le moindre signe d'occupation humaine. Vous êtes seul (ou avec votre groupe) et le silence règne en maître. A vos pieds, vous remarquez que le sol est en fait constitué d'un nombre infini de petites alvéoles blanches de forme similaire. Ce sol est dur, très dur et les bordures des alvéoles crissent sous les pieds.

    Le salar d'Uyuni

    Bienvenue dans le salar d'Uyuni, situé au sud-ouest de la Bolivie.

    Localisation du salar d'Uyuni

    Avec ses 12 500km², le salar d'Uyuni est le plus grand désert de sel au monde. C'est aussi un des plus hauts puisqu'il est perché à 3 650m d'altitude en plein milieu de l'altiplano. C'est enfin la porte d'entrée vers d'autres merveilles naturelles éparpillées dans le désert du Sud-Lípez, désert auquel nous consacrerons prochainement un article dédié.

     

    Comment se rendre à Uyuni ?

    Le chemin présenté ici (et que j'ai emprunté en juillet 2009) part de La Paz, la capitale bolivienne. Plus précisément, il faudra vous rendre à la gare routière située sur l'Avenidad Perú, non loin du centre-ville. La plupart des lignes régulières qui relient les différentes villes du pays partent en effet de cet endroit. En pénétrant dans le bâtiment, vous vous retrouvez dans un grand hall où sont regroupés les comptoirs des différentes compagnies ainsi que des espaces de restauration et des cafés.

    La gare routière de La Paz

    Chaque guichet affiche sur sa devanture les destinations, les horaires et les tarifs de la compagnie en question; et un bureau d'informations est également disponible. N'hésitez pas à comparer les offres qui vont du bus cheap mais bon marché au bus plus confortable mais plus cher. Dans notre cas, choisissez Uyuni comme destination (si vous n'êtes pas pressés car vous en aurez pour 13h30 de trajet - deux départs par jour : un à 15h30, un autre à 17h30) ou sinon Oruro (3h30 de trajet "seulement" avec un départ toutes les demi-heures).

    Un fois les billets achetés, il vous faudra patienter jusqu'à ce que l'annonce sonore vous demande de vous présenter à la porte d'embarquement. Vous rejoignez alors le quai et les autres passagers. Vos bagages sont rangés en soute et dûment étiquetés, un reçu vous étant remis (il permettra l'identification de votre bagage à votre arrivée). Vous pouvez alors embarquer dans le bus et/ou acheter des provisions ou des magazines aux marchands ambulants qui n'hésitent pas à monter à bord.

    Par la suite, il est important de savoir que les bus ne sont pas directs. Ils font par exemple une première escale dans les faubourgs sur les hauteurs de La Paz et ainsi de suite. Le paysage jusqu'à Oruro est à dominante désertique, steppique, ce qui n'exclut pas de petites nuances.

    Vue sur La Paz depuis l'autoroute menant à El Alto     Un village quelque part entre La Paz et Oruro

    L'arrivée à Oruro est identifiable par un rond-point au centre duquel trône le "Casco del Minero", le Casque du Mineur, en allusion au passé minier de cette ville. Une fois débarqué du bus, il vous faudra rallier la gare ferroviaire située sur l'avenidad Velasco Galvarro. Ne vous inquiétez pas si celle-ci est fermée, elle ouvre semble-t-il uniquement lorsqu'il y a des trains de programmés. Pour Uyuni, il y a deux possibilités :

    - l'Expreso del Sur les mardis et vendredis (départ d'Oruro à 15h30 - arrivée à Uyuni à 22h20)

    - le Wara-Wara del Sur les dimanches et mercredis (départ d'Oruro à 19h - arrivée à Uyuni à 2h20 le J+1)

    La gare d'Oruro et le Wara-Wara del Sur pour Uyuni    La gare d'Oruro et le Wara-Wara del Sur pour Uyuni

    Pour plus d'infomations : http://www.fca.com.bo

    Avant de monter dans le train, n'oubliez pas d'aller acheter quelques provisions (même s'il y a un wagon restaurant à bord) et surtout d'aller déposer vos bagages encombrants dans le wagon dédié. Un reçu vous sera là encore délivré et devra être remis à la sortie de la gare à Uyuni. Vous êtes prêts ? Alors gagnez votre siège.

    L'intérieur du train Oruro-Uyuni (Wara Wara del Sur)

    Durant le voyage, deux films en espagnol sont projetés sur un écran situé à l'entrée du wagon. Vous pouvez aussi profiter du wagon restaurant ou simplement vous reposer. Des couvertures sont disponibles pour faire face aux chutes de températures (le contraste est très net entre Oruro et Uyuni).

    A l'arrivée à Uyuni, pensez à bien vous couvrir avant de sortir du train car le froid est mordant. Et il vous faudra en plus patienter de longues minutes avant que vos bagages ne soient extirpés du wagon et que vous ne puissiez les récupérer dans un hall dédié.

    Déchargement des bagages à Uyuni  (--> Désolé pour le flou mais la photo vaut son pesant de cacahuètes!)

    Il ne vous reste plus qu'à rallier votre hôtel que vous aurez pris soin de réserver en avance si possible.

    Le lendemain matin, il vous faudra rechercher une agence d'aventure qui propose des excursions d'un ou plusieurs jours dans le salar. Vous aurez également le choix entre une boucle qui part et revient à Uyuni ou à un circuit qui vous mènera vers le désert du Sud-Lípez voire vers le Chili et son désert d'Atacama. Attention toutefois à vous assurer du sérieux des dites agences car une panne ou une désorientation dans le désert ne sont évidemment pas sans risque.

     

    Que voir ?

    La première chose à expérimenter selon moi lorsque vous vous rendez au salar d'Uyuni, c'est la ville d'Uyuni elle-même. Ici règne une atmosphère de bout du monde ou de ville-fantôme selon votre préférence : la circulation y est rare, les rues à l'écart du centre-ville sont désertes ou presque, et elles sont régulièrement balayées par des bourrasques de vent glaciales qui soulèvent ça et là des nuages de poussière. Ajoutez à cela des bâtiments parfois défraichis, des statues à l'allure soviétique, une caserne militaire, sans oublier le temps maussade, et vous obtenez une ville au look assez austère. Bref, une ville loin d'être attractive pour le commun des mortels et surtout des touristes.

    La gare d'Uyuni    La ville d'Uyuni

    La ville d'Uyuni    La ville d'Uyuni

    Heureusement, cette impression s'estompe un petit peu lorsque vous vous rapprochez du centre-ville : les habitants sont soudainement plus nombreux dans les rues, certains bâtiments adoptent une architecture coloniale élégante et pimpante, des commerces et des bâtiments colorés font leur apparition. Cet ensemble d'éléments apportent une touche de couleurs et de vie à la cité, que viennent compléter des bruits et sons plus familiers, moins "naturels".

    La ville d'Uyuni    La ville d'Uyuni

    La ville d'Uyuni    Un marché à Uyuni

    Le plus insolite reste néanmoins la fanfare militaire qui rompt, à plusieurs reprises dans la journée - notamment le matin au réveil -, le silence qui semble recouvrir la ville. Cette fanfare possède en effet un répertoire musical éclectique avec un enchaînement d'airs tous plus dynamiques et surprenants les uns que les autres. Et pas seulement de la musique militaire ! Vous souhaitez la découvrir ? Rendez-vous en face de l'hôtel Toñito, devant  l'entrée de la caserne située au bout de l'Avenidad Ferroviaria (l'avenue de la gare). 

     

    Deuxième centre d'intérêt à visiter absolument : le cimetière de trains situé à la sortie sud-ouest de la ville. Il faut en effet imaginer des dizaines de véhicules ferroviaires de la fin du 18ème - début du 19ème siècles, rouillés et laissés là à l'abandon, en train de se désagréger en plein milieu du désert. Est-ce un mirage ? une hallucination ? Non pas du tout, ce sont les vestiges d'un âge d'or révolu que le temps se charge d'effacer.

    Le cimetière de trains d'Uyuni    Le cimetière de trains d'Uyuni

    N'hésitez pas à vous promener sur le site au milieu des carcasses et à apprécier l'humour de certains taggeurs.

    Vestiges d'une locomotive - cimetière des trains d'Uyuni    Le cimetière de trains d'Uyuni

    Le cimetière de trains d'Uyuni    Vestiges d'une locomotive - cimetière des trains d'Uyuni

    En plus, l'ambiance de ce site résume très bien celui de la ville attenante.

     

    Direction le salar maintenant ! A bord d'un 4x4 de l'agence que vous aurez préalablement choisie, vous effectuerez probablement un premier arrêt à Colchani, un petit village situé à l'entrée du salar. Il vous faudra y montrer patte blanche puisque chaque véhicule est consigné dans un carnet tenu par les autorités des lieux. Vous pouvez également y faire un dernier stop avant de dire au revoir à la "civilisation".

    La singularité de ce village tient surtout au fait que tous les bâtiments sont construits en sel, LA matière première de la région. On pourrait ici reprendre la célèbre formule de Lavoisier : "Rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme" :

    Un village à l'entrée du salar d'Uyuni    Un village à l'entrée du salar d'Uyuni

    Quelle ingéniosité ! Au vu de ces deux premières photos, vous aurez remarqué qu'ici aussi règne plus que jamais une atmosphère de village-fantôme et de bout du monde. La vie semble s'être arrêtée. Le hameau parait avoir été soudainement déserté, abandonné à la hâte pour une mystérieuse raison. Pas d'âmes qui vivent aux alentours. Le silence n'est interrompu que par les bourrasques de vent. Curieuses sensations...

    Un village à l'entrée du salar d'Uyuni    Un vieux camion

    Un four    Un village à l'entrée du salar d'Uyuni

    Un village à l'entrée du salar d'Uyuni

    Et tout d'un coup, la vie émerge d'on ne sait où : des enfants viennent jouer au milieu de la route, une modeste cantine-épicerie ouvre ses portes, ... Les rares villageois que vous croiserez doivent se compter sur les doigts d'une main, mais cela suffit à changer votre première impression.

    Trois enfants jouant    Une boutique et restaurant

    Au final, le village de Colchani m'est apparu particulièrement pauvre et défavorisé, ses habitants très dignes et courageux bien qu'ils soient tenus à l'écart de la plus grosse partie des richesses avoisinantes. Connaissent-ils seulement le véritable prix de cette ressource qui les entoure, eux qui sont payés moins d'un euro la tonne ? Et sont-ils informés de l'autre trésor (ou poison selon le point de vue) que renferme leur salar ? Pour information, des gisements de lithium y ont été découverts et des multinationales ont déjà approché le gouvernement bolivien pour obtenir des licences d'exploitation de cette ressource rare utilisée notamment pour nos téléphones mobiles. Si seulement les locaux pouvaient profiter d'une infime fraction de cette manne ...

    A la sortie de Colchani, vous pénétrez immédiatement sur le salar. De petits monticules de sels se dressent ça et là et témoignent de l'activité extractive artisanale des villageois. En arrière-plan, l'immense étendue blanche du salar à perte de vue avec sur la ligne d'horizon l'ombre de hautes montagnes qui sont en réalité des volcans.

    Tas de sel sur le salar d'Uyuni    Tas de sel sur le salar d'Uyuni

    Tas de sel sur le salar d'Uyuni    Tas de sel sur le salar d'Uyuni

    Les rares travailleurs que nous avons croisés quelques kilomètres après Colchani ne se sont pas montrés très accueillants, jetant des blocs de sel sur nos véhicules pour nous faire déguerpir. Mais peut-on leur en vouloir compte tenu de ce que nous venons d'évoquer ? De plus, si nous nous mettons à leur place, il doit être a minima frustrant et énervant de voir passer à longueur de journées des étrangers dans leur 4x4 sans pouvoir profiter des retombées de cette manne économique. Eux qui sont condamnés à travailler pour survivre. Ne vous avisez donc pas de vous arrêter à leur hauteur. Vous aurez tout le loisir de vous arrêter un peu plus loin.

    Votre véhicule s'enfoncera alors en plein coeur du salar sans ménager quelques haltes propices aux photos et à la contemplation.

    Le salar d'Uyuni    Le salar d'Uyuni

    Il est probable que vous fassiez aussi une halte dans un hôtel de sel avant de prendre la direction d'une des îles qui émergent en plein milieu du salar : la isla del Pescado ou la isla Incahuasi. C'est là que vous prendrez probablement votre déjeuner avant de partir découvrir ce site naturel surprenant.

    L'île d'Incahuasi et le salar d'Uyuni    L'île d'Incahuasi et le salar d'Uyuni

    Les droits d'accès s'élèvent à moins de 2 euros et contribuent parait-il au développement des communautés riveraines. Un bel exemple de tourisme durable s'il est vérifié. Vous pénétrez alors dans un nouveau monde, un monde minéral où des centaines de cactus géants se dressent vers le ciel. Certains ont plus de 100 ans tandis que d'autres avoisinent les 10 mètres de hauteur. Vous cheminez en suivant un chemin balisé qui vous mènera jusqu'au sommet de l'île avant de redescendre sur l'autre versant et de retrouver la guérite de l'entrée.

    L'île d'Incahuasi    L'île d'Incahuasi

    L'île d'Incahuasi    L'île d'Incahuasi

    L'île d'Incahuasi    L'île d'Incahuasi

    Pour terminer en beauté votre excursion, il ne vous reste plus qu'à attendre le coucher du soleil et à vous enfoncer un peu dans le salar. Les couleurs sont magiques et le spectacle grandiose.

    Coucher de soleil sur le salar d'Uyuni    Coucher de soleil sur le salar d'Uyuni

    Coucher de soleil sur le salar d'Uyuni    Coucher de soleil sur le salar d'Uyuni

    L'astre solaire étant couché, il ne vous reste plus désormais qu'à rejoindre une des auberges ou un des refuges situés en bordure du salar. Préparez-vous à affronter une nuit très froide, les températures pouvant descendre jusqu'à -20° en juillet-août au plein coeur de l'hiver.


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  • Vous cherchez une destination pour vos futures vacances ? Vous aimez le dépaysement, les activités physiques, la nature sauvage et l'aventure, et le froid ne vous fait pas peur ? Enfin, le Grand-Nord Canadien, les romans de Jack London ou les expéditions de Nicolas Vanier vous fascinent ? Il n'y a plus à hésiter, le Svalbard vous conviendra certainement.

    Le Svalbard, ou "terre des côtes froides" en vieux norrois, est un archipel européen qui s'étend sur une superficie de plus de 61 000 km² entre les 74° et 81° de latitude nord et entre les 10° et 35° de longitude est. Plus précisément, si vous tracez une ligne droite sur une carte du monde entre le nord de la Norvège et le Pôle Nord, vous rencontrerez l'archipel du Svalbard à environ 650 km en amont du Cap Nord (le point septentrional de la Norvège) et à 1020 km en aval du Pôle Nord. Un avant-goût de terre polaire...

    Archipel du Svalbard

    L'archipel, qui appartient officiellement à la Norvège, comprend une multitude d'îles parmi lesquelles Barentsøya (l'île de Barents), Bjørnøya (l'île aux Ours, la plus au sud de l'archipel), Edgeøya (l'île d'Edge), Kvitøya (l'île Blanche), Kong Karls Land (la Terre du roi Charles), Nordaustlandet (la Terre du Nord-Est), Prins Karls Forland et Spitsbergen (le Spitzberg , la plus grande des îles avec une surface de 39 000 km² à elle seule).

     Le Svalbard en général et le Spitzberg en particulier sont des contrées insolites pour plusieurs raisons :

    1. Leur situation géographique : bien au-delà du Cercle Polaire Arctique et de ses 66° de latitude nord, ces terres constituent en quelque sorte la porte d'entrée du monde arctique et de ses merveilles. On y trouve par conséquent tous les ingrédients associés à l'imaginaire du Grand-Nord : glaciers et icebergs, montagnes et paysage de toundra, nuit polaire ou soleil de minuit et températures parfois extrêmes (bien que relativement plus douces que d'autres endroits situés à la même latitude).

    Montagnes, glaciers et fjords lors du survol du sud-ouest du Spitzberg    Un phoque barbu se prélassant sur un bourguignon devant le glacier Esmark

    La partie intérieure du glacier de Svea et Mediumfjellet    Le Nordfjord parsemé d'icebergs et bourguignons et la rive sud de l'Isfjord

     

    2. Leur histoire : mentionné pour la première fois dans des annales vikings datant de 1194, le Svalbard est redécouvert par le Hollandais Willem Barents en juin 1596. L'archipel et son île principale deviennent alors le théâtre récurrent de campagnes de chasse et de trappe toujours plus nombreuses et internationales. Les premières stations et bourgades temporaires sont construites à cette occasion (elles servent uniquement l'été, l'hiver étant trop rude), de petites unités économiques sont importées ou construites rapidement sans s'assurer de leur viabilité et des expéditions se multiplient au titre de la recherche scientifique. Plusieurs tentatives d'hivernage échouent et se soldent par la mort des téméraires rappelant la supériorité de la Nature sur l'homme. Mais les hommes ne s'avouent pas vaincus pour autant et tirent avec succès les enseignements de leurs échecs passés. Petit à petit, la faune locale est décimée : les morses sont éradiqués, la population des baleines du Groenland s'effondre de 22 000 à 300 individus et celle des rennes de 10 000 à moins de 400 individus. Ce phénomène, conjugué à la très faible rentabilité de toute entreprise dans ces contrées, aura temporairement raison de l'engouement des nations "européennes" pour le Svalbard.

    La cabane Hagahytta au milieu de la toundra    Fragment d'une machoire de baleine

    A la fin du XIXème siècle, la découverte de gisements de charbon ramène le Svalbard sur le devant de la scène et suscite les appétits des grands pays. La ruée vers le charbon est lancée et débouchera sur la signature du Traité du Svalbard par neuf pays le 9 février 1920 (et près de 40 pays aujourd'hui). Pour faire simple, ce traité confère à la Norvège la pleine souveraineté sur l'archipel en contrepartie de droits d'accès et d'implantation réciproques pour tous les pays signataires. L'exploitation du charbon marquera jusqu'à nos jours la vie de l'archipel de son empreinte malgré les tumultes de l'Histoire (Seconde Guerre Mondiale, Guerre Froide, ouverture d'une liaison aérienne avec le continent provoquant le désenclavement de ces territoires).

    L'ancienne mine de charbon n°2b à l'aplomb de Nybyen - Longyearbyen    La mine de Pyramiden

    3. Leur nature quasi-intacte et sauvage : le Svalbard n'a été colonisé par aucun groupement humain dans le passé. Il n'y a donc pas d'autochtone comme cela peut être le cas dans d'autres régions polaires. Par ailleurs, les stations européennes n'ont bien souvent pas résistées à la rigueur du climat et à la trop faible rentabilité comme évoqué au point précédent. Les lieux de peuplement permanents sont donc extrêmement réduits et le recensement de janvier 2010 y dénombrait 2508 habitants au total. Hormis les massacres opérés sur la faune locale, l'empreinte de l'homme sur ces territoires est en conséquence restée très limitée jusqu'à récemment. C'est l'un des derniers endroits de notre planète à ne pas avoir été modelé par la main de l'homme. Le visiteur rencontrera donc une nature sauvage voire hostile (cinq personnes sont par exemple décédées à la suite d'attaques d'ours depuis 1973, la dernière le 5 août 2011). Il devra s'assurer de pouvoir vivre en totale autonomie dès lors qu'il s'éloignera des zones peuplées et devra être armé en permanence pour prévenir toute attaque d'ours. L'installation des campements est rigoureusement réglementée : pas question de laisser la moindre trace d'occupation, pas même d'excréments à cause de leur dégradation incroyablement lente et à leur effet néfaste sur l'environnement. Vous voilà prévenus : aller au Spitzberg ou au Svalbard, c'est aller à la rencontre de la Nature avec un grand "N" et c'est aussi renoncer à notre confort asceptisé pour renouer avec le quotidien des premiers trappeurs. L'aventure quoi !

    Vue sur notre campement, Hagahytta, le Kapp Thordsen et la rive sud de l'Isfjord    Un kayak naviguant sur le Nordfjord en direction du glacier de Svea

     

    Pour en savoir plus en attendant un prochain article :

    http://www.svalbard.net/?set_lang=en (en anglais et en norvégien)

    http://svalbard.fr/ (en français)


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  • Localisation du Parc National d'Etosha

    Avec ses 22 275 km², le Parc National d'Etosha est la plus grande réserve animalière de Namibie. Il abrite pas moins de 340 espèces d'oiseaux et 114 espèces de mammifères parmi lesquelles des lions, des éléphants, des zèbres, des girafes, des springboks, des oryx, des gnous, diverses catégories d'antilopes, des guépards, des léopards et des hyènes. Un beau safari en perspective !

    Le Parc National d'Etosha    Le Parc National d'Etosha

    Le Parc National d'Etosha    Le Parc National d'Etosha

    L'entrée dans le Parc National est uniquement possible par l'une des deux portes d'accès que sont l'Anderson Gate au sud et la Von Lindequist Gate à l'Est. Pas besoin d'entrée supplémentaire puisque il n'y a aucune autre route, ni aucune autre piste qui y mène. Les deux portes ressemblent à des barrières de péage autoroutier qui détonnent pas mal dans le paysage désertique environnant. L'arrêt y est impératif le temps de satisfaire les formalités d'usage. Il vous faudra ainsi remplir un permis qui vous sera réclamé dans les campements ainsi qu'à la sortie du parc. Vous devrez également payer les droits d'accès, ceux-ci s'élevant en octobre 2010 à 80N$/jour et /personne (environ 7,30€) auquel il faut rajouter 10N$/véhicule (environ 0,90€).

    Le Parc comporte 3 campements espacés de plusieurs dizaines de kilomètres :

    - Okaukuejo, situé à 17km de l'Anderson Gate et au sud-ouest du pan, est le plus ancien campement mais il possède les mêmes infrastructures que les deux autres : bungalows, terrain de camping, waterhole, piscine, restaurant, bar et quelques boutiques. C'est aussi le coeur administratif du Parc et le lieu d'implantation de l'Etosha Ecological Institute. Personnellement, c'était de loin mon camp préféré.

    - Halali est le plus récent des camps et est situé à mi-chemin des deux autres, au sud de l'Etosha Pan. Il se distingue par la présence de l'unique colline du Parc et par celle de nombreux mopanes qui confèrent un peu d'ombre, une denrée rare dans la région.

    - Namutoni enfin est situé à l'extrémité est du Parc, au sud-est de l'Etosha Pan, et non loin de la Von Lindequist Gate. C'est probablement le plus luxueux des trois camps.

    Le Parc National possède des règles très strictes pour assurer la sécurité et le bien-être de la faune comme des visiteurs. La circulation dans le parc est ainsi rigoureusement encadrée et il est imposé un véritable couvre-feu peu après le coucher du soleil (les portes des campements et du parc sont fermées à cette occasion).

     

    La première chose qui vous attire l'attention lorsque vous franchissez l'Anderson Gate, c'est l'apparente hostilité de l'environnement. La sécheresse semble frapper durement cette contrée qui reverdit pourtant lors de la saison des pluies (de janvier à mars). Dehors, la température dépasse les 40°C et les coins d'ombre semblent rares. Vous vous demandez alors comment les animaux arrivent à survivre dans des conditions aussi extrêmes.

    Un troupeau de zèbres de Burchell    Le Parc National d'Etosha

    Il est vrai que le parc n'a rien d'un lieu paradisiaque : pour commencer, un quart de sa superficie est occupée par un lac asséché recouvert de sel, l'Etosha pan. Rien d'étonnant lorsqu'on sait qu'Etosha signifie "grande étendue blanche". Sa dimension : 72 km de large sur 120 km de long. Imaginez, du blanc et de la poussière à perte de vue... et pas la moindre petite touffe d'herbe, même sèche. Un endroit vraiment inhospitalier !

    Le Parc National d'Etosha   Le Parc National d'Etosha

    Aux alentours du pan, le relief est parfaitement plat, à l'exception de la petite colline se dressant dans le camp central d'Halali. Le paysage le plus répandu est constitué d'herbes rases et plutôt éparses, de forêts de mopanes et d'épineux tout aussi clairsemées, de points d'eau artificiels où les animaux viennent se désaltérer. Cet environnement apparait hostile, voire même agressif en ce qui concerne les nombreux épineux.

    Le Parc National d'Etosha   Le Parc National d'Etosha

    Le Parc National d'Etosha   Le Parc National d'Etosha

    Le parc se caractérise ainsi par ses immenses espaces ouverts propices à l'observation de la faune africaine. Mais sa plus grande richesse à mes yeux, ce sont ses "waterholes", ces points d'eau artificiels où les animaux viennent s'abreuver tout au long de la journée dans un ballet immuable mais bien réglé. Le waterhole jouxtant le campement d'Okaukuejo est à ce titre une merveille par le nombre et la diversité d'animaux qu'il permet d'observer et de cotoyer 24h/24. Jugez-en par vous même :

    Le Parc National d'Etosha   Le Parc National d'Etosha

    Le Parc National d'Etosha   Le Parc National d'Etosha

    Une seconde caractéristique marquante du parc, c'est le bruit ou plutôt ce sont les bruits. Visiter Etosha, c'est en effet faire une expérience auditive mémorable. Les millions voire les milliards d'insectes font à eux seuls un raffut incroyable, qui semble encore monter d'un cran à la nuit tombée. Ajoutez à cela les hénissements des zèbres, les barissements des éléphants, le rugissement périodique de quelques lions, le passage furtif de colonies d'oiseaux et quelques autres bruits indéterminés, et vous obtenez une symphonie africaine ahurissante mais envoûtante.

     

    Votre séjour dans le Parc National d'Etosha se déroulera très probablement au rythme des safaris. En saison sèche, c'est-à-dire de juillet à novembre, les deux meilleures périodes de la journée sont le tout début de matinée et la fin d'après-midi. C'est à ces heures-là que vous avez le plus de chances d'observer un grand nombre d'animaux. En dehors de ces deux plages, la nuit noire impose un couvre-feu ou le soleil est trop ardent et les animaux cherchent tous les moyens pour s'en protéger. Il ne vous reste alors qu'à patienter dans votre campement. Les possibilités sont nombreuses pour meubler votre journée : sieste, jeux ou lecture sous votre tente ou dans votre bungalow, baignade à la piscine, hydratation au bar ou observation de la faune au waterhole qui borde chaque camp. C'est cette dernière option que j'ai choisie. Il suffit d'être patient mais le spectacle est magique.

    Durant les safaris, il vous suffit de parcourir les nombreuses pistes de terre très bien balisées et qui relient souvent deux waterholes. C'est très souvent à ces endroits que la concentration d'animaux est la plus forte. Cela n'empêche pas pour autant les rencontres fortuites au détour d'un virage ou une traversée d'éléphants au beau milieu de la piste. Des moments d'intenses émotions !

     

    Pour en savoir plus en attendant un prochain article :

    http://www.etoshanationalpark.co.za/ (site en anglais)


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  • Une vue panoramique de la baie d'Halong depuis une jonque

    La baie d'Halong, située le long de la frange côtière du Golfe du Tonkin au Vietnam, s'étend sur un territoire de 1 553 km² dont 434 km² inscrits sur la liste du Patrimoine Mondial de l'Humanité.

    Localisation de la Baie d'Halong

    Cette baie est réputée pour ces centaines d'ilôts karstiques qui émergent et se hissent plusieurs mètres au-dessus de la Mer de Chine Méridionale. Il y en aurait 1996 au total.

    Croisière dans la baie d'Along    Croisière dans la baie d'Along

    Croisière dans la baie d'Along

    Les légendes concernant la formation de la baie sont nombreuses.

    Pour les uns, c'est un dragon qui l'aurait créée en plongeant dans la Mer de Chine : en fouettant la surface avec sa queue, il aurait morcelé la terre en une myriade d'îles et d'archipels.

    Pour les autres, la formation de la baie remonte au temps de la guerre que se livraient Vietnamiens et Chinois. Durant un épisode de ce long et récurrent conflit, une massive flotte chinoise faisait route vers le Vietnam pour mettre ce pays sous sa domination. Un dragon serait alors descendu du ciel avec sa gueule remplie de perles. Il les cracha une à une dans le Golfe du Tonkin, celles-ci se transformant immédiatement en ilôts karstiques. L'avancée de la flotte chinoise se trouva fortement ralentie, les navires devant contourner chaque ilôt. Les Vietnamiens mirent alors ce temps à profit pour ériger des pieux tout le long de leur littoral. La marée montante les recouvrit totalement, si bien que l'ensemble de la flotte chinoise fut détruite après s'être empalée sur ces pieux.

    Pour mieux comprendre ces légendes, on précisera que Ha Long signifie "dragon qui descend".

    Les scientifiques expliquent quant à eux la formation de la baie plus prosaïquement par l'action combinée du vent, de la pluie et de l'océan. Pendant des centaines de millions d'années, ces trois éléments auraient lentement érodés les bases karstiques des roches leur donnant un aspect en perpétuel changement.

     

    La baie d'Halong renferme par ailleurs un autre trésor insoupçonné : ses grottes ! La grotte des Surprises est par exemple un chef-d'oeuvre minéral constitué de trois salles, toutes plus grandes et plus majestueuses les unes que les autres.

    La Hang Sung Sôt ou grotte des surprises (12000m²)    La Hang Sung Sôt ou grotte des surprises (12000m²) - 2ème salle

    La Hang Sung Sôt ou grotte des surprises (12000m²) - 3ème salle    La Hang Sung Sôt ou grotte des surprises (12000m²) - 3ème salle

    Cette grotte a servi d'abri aux Viets lors de la guerre contre la Chine. Les Viets s'y cachaient et y soignaient leurs blessés. Ils avaient accès à de l'eau potable et y stockaient leurs pieux (cf. légendes évoquées ci-dessus). Elle sombra progressivement dans l'oubli, fut redécouverte par les Français puis de nouveau oubliée ... jusqu'à ce qu'un paysan la redécouvre par hasard dans la 2nde moitié du XXème siècle.

     

    Une autre étape incontournable de toute croisière dans la baie d'Halong est la visite d'une île avec montée au sommet d'un ilôt karstique pour contempler la baie (si le temps le permet). L'île Titov, du nom d'un cosmonaute russe qui a visité cet ilôt avec Hô Chi Minh en 1962, se prête bien à cette activité ainsi qu'à la baignade.

    Vue d'ensemble    La plage de l'île Titov

    Panorama de la baie depuis le sommet de l'île Titov


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  • Localisation de la Péninsule du Cap

    Située à l’extrémité sud-ouest du continent africain, Cape Town - Le Cap en français - est une métropole tentaculaire d’environ 3 millions d’habitants nichée à l’entrée de la Péninsule du Cap. Lorsque vous arrivez dans cette ville par avion, vous survolez d’abord des zones au relief très accidenté dans lesquelles les nombreux  promontoires rocheux et falaises ne manqueront pas de vous impressionner par leur caractère abrupt et sauvage. Sans transition, vous survolerez ensuite une région agricole visiblement très fertile : les fermes de Stellenbosch où poussent des vignes renommées. Enfin, vous pénétrez tout aussi soudainement dans les faubourgs du Cap : vous passez au-dessus des quartiers résidentiels à l’occidentale (structurés de manière très géométrique) dans un premier temps, puis des townships visiblement très défavorisés à l’approche de l’aéroport, sans parler du réseau de communication qui maille et irrigue de manière très fine l’ensemble de ce territoire.

    Si vous arrivez à la tombée du jour comme ce fut mon cas, vous remarquerez sans doute le contraste saisissant entre les banlieues résidentielles « chic » illuminées et raccordées au réseau électrique national et les quartiers pauvres plongés dans la pénombre et parsemés de feux de camps devant chaque habitation. Vous remarquerez sans doute aussi le contraste très net entre les habitations en dur et les habitations sommaires construites ingénieusement à l’aide de matériaux de récupération. Premières images choc que cette juxtaposition de deux mondes si différents … même si ce paradoxe s’observe dans de nombreuses autres villes du monde.

     

    Pour rejoindre le centre-ville depuis l'aéroport international, il y a de fortes chances que vous empruntiez au moins une "voie rapide". Ces voies de circulation, d'excellente qualité, pénètrent au coeur de la cité et offrent à la fois un bon aperçu de l'étendue de la mégapole et un beau panorama. Trois sommets surplombent le centre-ville : Signal Hill (350m) qui s'enfonce à l'intérieur même du centre-ville, Lion's Head (669m) sur le même promontoire rocheux juste en retrait de Signal Hill, et Table Mountain, une montagne de grès qui s'élève soudainement à 1 086m au-dessus du niveau de la mer et qui détonne et étonne avec son sommet complètement plat. Ces 3 sommets marquent l'entrée du Parc National de Table Mountain et ils constituent un très bon point de départ pour une excursion d'au moins une journée dans la Péninsule du Cap.

     Le centre-ville du Cap avec Signal Hill, Lion's Head et Table Mountain

    La Péninsule du Cap s'étend au sud de la ville sur plusieurs dizaines de kilomètres jusqu'à son extrémité, Cape Point. Cette langue de terre a le privilège de renfermer un très grand nombre de richesses parmi lesquelles un mirador inoubliable sur Cape Town, le Cap de Bonne-Espérance ou une colonie des célèbres manchots du Cap.

    Table Mountain

    Où que vous vous trouviez dans le centre-ville de Cape Town, vous ne pourrez pas y échapper. Votre regard s'accrochera à coup sûr à la "montagne de la table" ou Table Mountain appelée ainsi en raison de sa forme si particulière. En effet, imaginez-vous en bordure de l'Océan Atlantique (au niveau de la mer donc) et devant vous se dresse brutalement un mur, un gigantesque massif montagneux de plus de 1000m de haut (sans parler de sa longueur) !

    Victoria & Alfred Waterfront avec Table Mountain en arrière-plan    Un petit port au pied de Table Mountain

    L'aquarium Two Oceans et des hôtels devant Table Mountain

    Impressionnante, Table Mountain l'est aussi lorsque la "tablecloth" se manifeste : le massif est alors recouvert d'un manteau nuageux long et plat à son sommet, manteau qui tombe sur la ville. Ce phénomène se produisait généralement le soir lors de mon passage au Cap.

    Monter au sommet de Table Mountain est tout à fait possible et même largement recommandé. Pour cela, deux solutions s'offrent à vous :

    - monter à pied, ce qui nécessite du temps, une bonne forme physique et un petit peu d'expérience en matière de randonnée (emportez par exemple de l'eau et des vêtements chauds car la météo peut changer très vite !). Les sentiers sont multiples pour gagner le "plateau" mais ils réclament tous plusieurs heures de marche au minimum. L'arrivée au sommet est une très belle récompense.

    - emprunter le téléphérique (cableway en anglais - aller simple : 80 rands en 2010), une solution moins fatiguante et plus rapide pour les pressés (montée en 5 minutes environ). La station inférieure du téléphérique est accessible depuis Kloof Nek Road puis en bifurquant à gauche vers Tafelberg Road au sommet de la colline.

    Le panorama sur la baie offert depuis la station supérieure est à couper le souffle : le centre-ville, Lion's Head, Signal Hill et Robben Island sont parfaitement visibles et tout petits en contrebas. Changement d'angle de vue. Gare au vertige en revanche ! 

    Le Cap, Lion's Head, Signal Hill, Robben Island - point de vue depuis Table Mountain    Le Cap, Lion's Head, Signal Hill, Robben Island - point de vue depuis Table Mountain

    Table Mountain marque également l'entrée d'un Parc National. Il est donc possible d'emprunter un des multiples chemins de randonnée qui traversent le plateau pour observer la flore et la faune locales dont certains représentants sont endémiques. N'hésitez pas à les prendre dès la sortie du téléphérique puisque la plupart des touristes restent agglutinés à la station supérieure, à sa boutique et à son café.

    Devil's Peak et Maclear's Beacon vus depuis Table Mountain    Flore au sommet de Table Mountain

    Paysage du plateau au sommet de Table Mountain    Falaises et littoral du parc national de Table Mountain

    Un daman des rochers (rock hyrax)    Lion's Head et le littoral atlantique

    Chapman's Peak Drive

    C'est le nom d'une route panoramique de 10 kilomètres environ, située entre mer et montagne, sur la façade maritime ouest de la Péninsule du Cap. Après être redescendu de Table Moutain (et de Tafelberg Road), vous avez bifurqué sur la gauche pour prendre le prolongement de la Kloof Nek Road. Vous vous rapprochez alors très vite du littoral et traversez des quartiers-villages huppés retranchés derrière de hauts murs ou de hautes grilles avec barbelés. De nombreuses maisons signalent également à l'aide de panneaux que leurs propriétaires sont armés et n'hésiteront pas à utiliser leur arme s'ils le jugent utiles. Il est vraiment difficile d'imaginer comment certains communautés humaines ont pu en arriver à de telles extrémités ? Est-ce suite à des évènements concrets ou par simple précaution ? Et ces habitants vivent-ils si heureux que ça dans leur bunker ou prison dorée ? Ces comportements sont en tout cas pour moi les cicatrices bien visibles de la politique d'apartheid qui a déchiré le pays jusqu'à récemment et dont les conséquences sont toujours perceptibles aujourd'hui.

    La route traverse ensuite Llandudno, puis Hout Bay. C'est après cette seconde ville que commence la Chapman's Peak Drive. D'un côté, Hout Bay et sa baie et, à l'entrée de cette dernière, un promontoire rocheux qui s'élève au-dessus de l'océan Atlantique : le Sentinel.

    Le Sentinel, Hout Bay et sa baie et Chapman's Peak

    De l'autre côté, Chapman's Peak et ses hautes falaises de grès ou granit qui surplombent le mince ruban d'asphalte.

    Chapman's Peak et la baie d'Hout Bay

    La route serpente habillement entre littoral et falaises jusqu'à l'arrivée à Noordhoek, une immense plage de sable fin. Sur ce tronçon, vous pourrez éventuellement observer des baleines qui nagent le long de la côte.

    Chapman's Peak Drive et le littoral    Chapman's Peak Drive et le littoral

    Le littoral atlantique    Une baleine

    Après Noordhoek, continuez quelques kilomètres sur la M6, puis empruntez la M65 en direction de Simon's Town jusqu'à l'entrée de la Réserve Naturelle du Cap de Bonne-Espérance. Il vous faudra alors acquitter les droits d'entrée d'environ 60 rands en 2010.

    Le Cap de Bonne-Espérance

    Si je vous dis Cap de Bonne-Espérance, vous allez probablement me dire qu'il s'agit de la pointe la plus au sud du continent africain. C'est malheureusement faux, tout comme l'idée qui consiste à penser que ce cap à la renommée internationale est le point de jonction entre les océans Atlantique et Indien. C'est en effet le méconnu cap Algulhas qui remplit ces deux rôles. Le Cap de Bonne-Espérance est en réalité le "simple" point de confluence entre deux grandes masses d'eau : le courant froid du Benguela sur la côte ouest et le courant chaud d'Algulhas sur la côte est.

    A vrai dire le cap de Bonne-Espérance surprend presque par sa modestie :

    Le bout de la piste conduisant au Cap    Le Cap des Tempêtes vu depuis l'entrée de Cape Point

    A titre de comparaison, Cap Point situé à quelques centaines de mètres de là a beaucoup plus d'allure :

    Vue depuis un mirador

    Qu'est-ce-qui justifie alors la renommée du Cap de Bonne Espérance ? Probablement l'Histoire.

    Un peu d'histoire ... 

    Tout a commencé au Portugal au XVème siècle sous l'impulsion de l'Infant Henri le Navigateur. Celui-ci, soucieux d'extraire son royaume de l'emprise des Ottomans, recherche de nouvelles voies pour rallier les Indes. Commencent alors une série d'expéditions et d'explorations maritimes qui conduiront par tâtonnements successifs à la découverte d'une nouvelle route vers les Indes et à celle du Cap de Bonne-Espérance.

    La découverte des Canaries constitue une première étape significative à ce niveau, suivie par le franchissement du Cap Bojador en 1434. Les Portugais longent systématiquement la côte africaine et avancent par sauts de puce. A chaque fois, il leur faut lutter contre leurs réticences et leurs peurs résultant de légendes autant irrationnelles que terrifiantes (existence de monstres marins, d'eau de mer qui bouillonne, approche du bout de la terre, ...). Une nouvelle étape significative est franchie avec le passage de l'Equateur en 1474. La route du Cap est désormais ouverte devant eux. Les Portugais poursuivent néanmoins pendant plusieurs années encore leur lente progression le long d'une côte inconnue et qui semble sans fin ... jusqu'à ce jour de 1488 où la pointe du continent est enfin doublée.

    Cette année-là, Bartolomeu Dias est à la tête d'une expédition composée de deux caravelles et d'une nef en charge du ravitaillement. La nef lourdement chargée ralentit la progression des deux caravelles qui décident de partir en avant. Les deux vaisseaux prennent alors le large à la recherche d'un vent favorable qui leur permettra de progresser encore davantage vers le sud. C'est une fois celui-ci trouvé qu'ils se retrouvent pris dans une violente tempête au niveau des 40èmes rugissants. Ils dépassent alors sans le savoir le fameux passage tant recherché par des générations de navigateurs et mettent le cap au nord pendant plusieurs jours. Jusqu'à ce que la vigie aperçoivent à l'horizon une terre. Les deux navires jettent l'ancre dans Mossel Bay où l'équipage débarque le 3 février. Dias et les marins s'aperçoivent alors qu'ils ont basculé sans le savoir dans l'Océan Indien et qu'ils ont donc doublé la pointe sud de l'Afrique. Une rébellion qui trouve son origine dans l'épuisement des marins contraint les deux vaisseaux à faire demi-tour. C'est sur ce chemin du retour que Dias découvre le Cap de Bonne-Espérance et le baptise Cap des Tempêtes. Le roi du Portugal lui donnera très vite son nom actuel, le passage vers les Indes étant ouvert et laissant présager un avenir commercial radieux.

    Que voir au Cap de Bonne-Espérance ?

    Je l'ai déjà dit, le Cap de Bonne-Espérance en lui-même peut se révèler assez vite décevant ... en tout cas au regard de sa glorieuse réputation. Rien ne le différencie a priori des autres caps que l'on retrouve un peu partout sur la planète.

    Le Cap des Tempêtes vu depuis Cap Point    Le Cap de Bonne-Espérance ou Cap des Tempêtes

    Sauf qu'aux environs de celui-ci, vous aurez peut-être la chance d'apercevoir un petit échantillon de la faune africaine : zèbres de montagnes, élands du Cap, autruches, babouins, damans des rochers, colonies d'oiseaux de mer, ... et peut-être même des mammifères marins !

    Une colonie d'oiseaux de mer au large du Cap de B-E    Une autruche au bord du littoral

    Un daman des rochers

    Enfin pour les amateurs de randonnées, de nombreux sentiers traversent la Réserve Naturelle et permettent d'avoir autant de points de vue différents sur le littoral et la flore locale. Et pour ceux qui disposent d'un peu de temps seulement, il est possible de rallier Cape Point à pied depuis le Cap de Bonne-Espérance.

    Cape Point

    A l'instar du Cap de Bonne-Espérance, Cape Point est également desservi par une route goudronnée qui traverse la Réserve Naturelle et se termine par un parking assez vaste. Depuis celui-ci, vous disposez d'une vue imprenable sur le Cap de Bonne-Espérance situé en contrebas .... et sur les espaces de restauration (notamment le Two Oceans Restaurant).

    Un babouin chacma dans l'espectative    Vue sur le Cap de Bonne-Espérance et Diaz Beach depuis Cape Point

    La séance photos terminée, orientez-vous vers la pancarte suivante :

    Pancarte informative sur Cape Point

    Elle marque le début d'un petit sentier aménagé qui monte en quelques minutes au phare et à la pointe de Cape Point - vous pouvez aussi prendre un téléphérique si vous ne souhaitez pas marcher -. Ce sentier est l'occasion d'apercevoir de beaux spécimens de la flore locale :

    Flore à Cape Point    Flore à Cape Point

    Flore à Cape Point    Des protées

    Il vous permettra également de rencontrer les habitants des lieux : les babouins chacma.

    Un babouin chacma adulte    Deux babouins chacma adultes, un jeune et un bébé

    Ces babouins chacma sont une espèce endémique à cette Réserve Naturelle. Ils vivent là en se nourrissant de fruits, de racines, de miel, de bulbes, d'insectes et de scorpions. A marée basse, ils parcourent également les plages à la recherche de coquillages qu'ils ingèrent, comportement assez inhabituel chez les primates. 

    Il est important de préciser qu'il est interdit de les nourrir : tout animal habitué à recevoir de la nourriture des humains est en effet abattu car il risque de développer un comportement agressif. Rappelez-vous que ces animaux restent sauvages et que vous êtes sur leur territoire !

    Au bout du chemin, vous arrivez au pied du phare qui fut en activité entre 1860 et 1919. Malheureusement, il a été construit trop haut et est donc souvent enveloppé par le brouillard, ce qui l'empêche d'assurer sa fonction normale. Un nouveau phare a donc été construit en contrebas au bout de la pointe pour pallier ces inconvénients météorologiques.

    Le phare de Cape Point (1860)    Le phare de Cape Point

    En redescendant du phare, le chemin conduit à différents miradors permettant de profiter de points de vue exceptionnels sur le Cap de Bonne-Espérance et Cape Point. Vous pourrez également observer les nombreux oiseaux qui peuplent la zone.

    Le Cap de Bonne-Espérance et Diaz Beach vus depuis Cape Point    Cormorans sur une falaise de Cape Point

    Cape Point    Vol de cormorans en V

    Vous avez enfin la possibilité de rallier à pied la pointe de Cape Point sous réserve que les conditions météorologiques soient favorables. C'est rarement le cas compte tenu des spécificités de ce cap : la météo change très vite et les vents sont extrêmement violents (si bien que vous pouvez facilement perdre l'équilibre).

    Sur le chemin du retour, vous pouvez grignoter un bout au restaurant The Two Oceans. La nourriture est plutôt bonne et copieuse, le cadre est à la fois celui d'une cantine et d'un restaurant touristique typique, les prix sont par contre assez cher.

    En sortant du parc, n'oubliez pas non plus de jeter un coup d'oeil sur la croix Vasco de Gama. Il s'agit d'une réplique des croix que déposaient les découvreurs portugais pour marquer les territoires conquis.

    La côte est de la Réserve naturelle du Cap de Bonne-Espérance et la croix Da Gama    La côte est de la Réserve naturelle du Cap de Bonne-Espérance et la croix Da Gama

    Boulders National Park

    Vous souhaitez terminer votre journée dans la péninsule en beauté ? Partez donc à la rencontre des célèbres manchots du Cap ! Pour cela, prenez la direction de Simon's Town à la sortie de la Réserve Naturelle du Cap de Bonne-Espérance, et prolongez votre chemin jusqu'aux "Boulders". Une colonie de manchots de plusieurs centaines d'individus y a élu domicile dans une petite crique. L'entrée était de 35 rands en octobre 2010.

    Foxy Beach - Simon's Town

    Des sentiers très bien aménagés parcourent cette colonie qui hésite entre turbulence et léthargie. Un moment inoubliable en compagnie de ses adorables animaux qui semblent parfois un peu patauds mais que j'admire en raison de leurs conditions de vie difficile.

    Manchots du Cap - Simon's Town    Une colonie de manchots du Cap - Simon's Town

    Un manchot du Cap - Simon's Town    Manchots du Cap - Simon's Town

    Ah j'oubliais ! A certaines heures de la journée, on ne sait plus trop bien quels sont les membres de la colonie et quelles sont les espèces invasives. Je vous donnerai donc gracieusement un moyen mnémotechnique de vous en souvenir : nos petits amis sont en costumes 1 pièce noir et blanc et ils vivent dans des terriers, pas dans des villas. 

    Une colonie de manchots du Cap et une colonie de touristes - Simon's Town    Une colonie de manchots du Cap - Simon's Town

    Après une journée si riche en émotions, bon courage pour votre retour au Cap ....


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  • Localisation du Machu Picchu

    Que vous arriviez à pied ou en train, le Machu Picchu ne vous laissera certainement pas indifférent. Perdu en plein coeur d'une forêt tropicale, niché au creux d'une boucle du rio Urubamba, perché au sommet d'une montagne, le site se dévoile dans toute sa splendeur au voyageur au détour d'un simple sentier.

    La mystérieuse cité perdue des incas

     

     

     

     

     

     

     

    Il faut dire que ce site intrigue et fascine à la fois avec ses nombreux mystères : pourquoi avoir choisi un tel emplacement si loin de tout ? comment des hommes ont-ils pu construire une telle cité au sommet d'une montagne ? à quoi servait ce site ? pourquoi a-t-il été abandonné si rapidement ? comment a-t-il résité à la conquête espagnole et aux ravages du temps ?

    Un peu d'histoire ...

    Probablement construit sous le règne de Pachacuti Yupanqui, le 9ème empereur inca, la cité aurait très vraisemblablement accueillie plusieurs centaines d'habitants au temps de sa splendeur. Elle était alors dotée d'équipements aussi divers que des terrasses cultivées, un système d'écoulement des eaux, des temples, un observatoire astronomique, des greniers, des fontaines et des bains.

    La cité est rapidement abandonnée suite à la chute de la ville de Cusco en 1534 et à celle de l'empereur Thupa Amaru en 1572. Elle sombre alors progressivement dans l'oubli pour près de 3 siècles...

    En 1874, le cartographe allemand German Göhring est le premier à évoquer à nouveau le nom du site et celui de Wayna Picchu dans le cadre d'une mission pour le compte du gouvernement péruvien. 26 ans plus tard, le paysan Agustin Lizarraga s'installe dans les environs et, au cours de son exploration à la recherche de terres agricoles, il arrive jusqu'au Machu Picchu. D'autres paysans du coin connaissent également l'existence de ce site.

    Au début du 20ème siècle, le professeur nord-américain Hiram Bingham, qui effectuait alors des recherches sur les campagnes militaires de Simon Bolivar en Amérique du Sud, se passionne pour la culture inca. Accompagné du sergent de police et traducteur Carrasco, il part de Cusco et traverse la Vallée Sacrée (appellation actuelle) en direction de la rivière Urubamba. Les deux hommes arrivent à un endroit appelé Mandorpampa dans la hacienda Cutija où ils rencontrent le paysan Melchor Arteaga. En échange d'1 sol (monnaie péruvienne), celui-ci leur indique l'existence de ruines au sommet de la "Vieille Montagne" (la traduction de Machu Picchu). Bingham et Carrasco se mettent en route et, à l'issue d'une pénible ascension, rencontrent deux familles de paysans : celle d'Anaclaeta Alvarez et celle de Toribio Richarte. Les deux familles vivent là et travaillent la terre sur quelques terrasses de la partie basse à l'Ouest de la cité inca. Mais c'est un enfant (le fils d'une des deux familles) qui guide les deux hommes jusqu'aux ruines archéologiques. Ils arrivent plus précisément à la "Tombe Royale", puis se rendent au "Temple Principal" et au "Temple des 3 Fenêtres". Nous sommes le 24 juillet 1911, le Machu Picchu refait son entrée dans l'Histoire.

     

    Hiram Bingham réalisa en 1912 une nouvelle expédition en compagnie de spécialistes en ostéologie, sciences naturelles, fouilles archéologiques, topographie, et d'assistants pour explorer, déboiser et réaliser des recherches archéologiques. Ce travail se faisait sous la protection de l'Université de Yale et la National Geographic Society. Un peu plus tard, l'Etat péruvien pris en charge la conservation du site par le biais de l'Institut National de Culture de Cuzco.

    Le Machu Picchu est désormais un Héritage Culturel péruvien, un monument du Patrimoine Mondial de l'Humanité et une des 7 nouvelles Merveilles du monde moderne. Mais avec 450 000 visiteurs annuels, le site archéologique inca est dans le même temps menacé par la surfréquentation et le climat obligeant le gouvernement à imposer des quotas pour la visite du site.

     

    Que voir ?

    Un parcours parmi d'autres débute devant la porte d'entrée principale de la cité. C'est de là que part le Qhapaq Ñan ou "Chemin de l'Inca", la colonne vertébrale de l'Empire. Et c'est de là que l'on pénètre dans la cité. Il est probable qu'il existait jadis une porte à cet endroit, comme en témoigne l'anneau de pierre et les deux renfoncements sur le mur extérieur.

    La mystérieuse cité perdue des Incas    La mystérieuse cité perdue des Incas    La mystérieuse cité perdue des Incas

    On pénètre alors dans la "ville haute" appelée ainsi parce qu'elle surplombe l'esplanade. Cette esplanade coupe la cité en deux : la ville haute qui occupe le sommet de la montagne et la ville basse implantée sur ses flancs. Chacune regroupe plusieurs "quartiers".

    Une petite ruelle s'écarte de la porte principale pour gagner le coeur de la cité. Elle est bordée de part et d'autre par de nombreux bâtiments assez bien conservés. De temps en temps, le seuil d'un d'entre eux laisse apercevoir en contrebas d'autres vestiges tout aussi bien préservés.

    La mystérieuse cité perdue des Incas     La mystérieuse cité perdue des Incas

    En suivant ces ruelles, le visiteur débouche sur un site non aménagé, presque sauvage. De gros blocs de pierre gisent ça et là, sans aucun ordre apparent. Il s'agit en fait d'une carrière qui a servi à la construction des différents édifices et monuments. Les incas ont su tirer partie des matériaux immédiatement disponibles pour bâtir cette cité au sommet de la montagne.

     La mystérieuse cité perdue des Incas    La mystérieuse cité perdue des Incas

    De là, on dispose également d'un beau panorama sur le site et les montagnes qui le bordent : le Wayna Picchu ou "jeune montagne" (sur la première photo) et le Machu Picchu ou "vieille montagne" (sur la seconde photo).

    La mystérieuse cité perdue des Incas    La mystérieuse cité perdue des Incas

    Il n'y a que quelques pas à faire pour rejoindre le "jardin botanique". Plusieurs plantes y cohabitent dans un espace relativement exigu, espace également fréquenté par les lézards.

    La mystérieuse cité perdue des Incas  

    Puis on pénètre dans le quartier religieux avec respectivement : la Maison du Prêtre, la place sacrée, le Temple des Trois Fenêtres (et ses blocs de pierre impressionnants), le Grand Temple et ses 7 niches et la sacristie.

    La mystérieuse cité perdue des Incas     La mystérieuse cité perdue des Incas

    La mystérieuse cité perdue des Incas     La mystérieuse cité perdue des Incas

    Depuis l'entrée de la sacristie, la vue sur la vallée est pour le moins dégagée et ... plongeante. Gare au vertige!

     La mystérieuse cité perdue des Incas

    La visite se poursuit par la montée d'une série de marches conduisant à l'Intiwatana ou observatoire astronomique. C'est le point le plus élevé de la cité. De là haut, le panorama sur le site est superbe : ruines des villes haute et basse, grande esplanade, terrasses, montagnes et Porte du Soleil sur la ligne de crête. Le fort dénivelé est également perceptible au travers les nombreuses terrasses agricoles.

    La mystérieuse cité perdue des Incas     La mystérieuse cité perdue des Incas

    La mystérieuse cité perdue des Incas

    Au sommet de l'observatoire, sur une plateforme, se dresse un bloc de pierre taillé. Ressemblant à une sorte de table, il s'agirait vraisemblablement d'un calendrier solaire.

     La mystérieuse cité perdue des Incas

    L'étape suivante amène le visiteur à descendre un ensemble de terrasses au moyen d'escaliers relativement étroits. La montée de l'observatoire n'était pas forcément évidente pour quiconque a le vertige, la descente l'est encore moins. Aucune difficulté en revanche pour ceux épargnés par ce mal.

    La mystérieuse cité perdue des Incas    La mystérieuse cité perdue des Incas    La mystérieuse cité perdue des Incas

    Parvenus sur le plancher des lamas (enfin des vaches), il reste à traverser de part en part l'esplanade.Celle-ci constitue une sorte de frontière invisible entre les deux parties de la cité : les lieux du pouvoir (politique et spirituel) sont rassemblés sur les « hauteurs » tandis que les milieux économiques et intellectuels occupent plutôt les versants de la montagne. Cette affirmation souffre bien entendu d'un certain nombre d'exceptions.

    Cette vaste étendue herbeuse est en outre  fréquentée par plusieurs lamas qui veillent au quotidien à l'entretien et à la préservation du site. C'est en effet partiellement grâce à eux que la végétation reste rase et n'abîme pas les vestiges archéologiques environnants. Consciencieux, méthodiques et dévoués, ces compagnons semblent d'ailleurs faire peu attention aux touristes et au panorama exceptionnel qui les entourent, trop absorbés qu'ils sont par leur mission...

    La mystérieuse cité perdue des Incas     La mystérieuse cité perdue des Incas

    Nous clôturons ici la visite de la ville haute et entamons celle de la ville basse.

    A partir de là, un petit chemin en terre battue conduit au Groupe de la roche sacrée. Le nom de cet endroit s'explique par le fait qu'une roche gisant là reproduit assez fidèlement la montagne qui lui fait face.

    La mystérieuse cité perdue des Incas

    Mais cette zone est aussi intéressante en raison de ses deux édifices au toit de chaume reconstitué. Ils permettent de se faire une meilleure idée de l'aspect extérieur des bâtiments de la cité à l'époque inca.

    La mystérieuse cité perdue des Incas

    Le parcours classique mène ensuite vers le groupe des Trois Portes en passant par le quartier du Temple de la Lune. En l'absence de guide et d'explications, les lieux vous sembleront une nouvelle fois bien mystérieux et énigmatiques :

    La mystérieuse cité perdue des Incas     La mystérieuse cité perdue des Incas

    La mystérieuse cité perdue des Incas

    De cette partie de la visite, je retiendrais avant tout la topographie insolite du site et l'audace de ses constructeurs. Les constructions épousent à merveille le relief. Elles ne font quasiment qu'un avec lui. Peu importe les « obstacles » naturels ou la déclivité exceptionnelle de la pente.

    La mystérieuse cité perdue des Incas     La mystérieuse cité perdue des Incas

    Ce faisant, la ville donne l'impression d'être à la fois très étendue et très compacte. Curieux paradoxe.

    La mystérieuse cité perdue des Incas     La mystérieuse cité perdue des Incas

    Ce sentiment partagé est soigneusement entretenu par la forte proportion de bâtiments à deux étages (par comparaison avec la ville haute).

    La mystérieuse cité perdue des Incas     La mystérieuse cité perdue des Incas

    L'urbanisme est malgré tout plutôt homogène. L'architecture exploite soit le impérial (grosses pierres), soit le provincial (pierres plus petites) ; et accorde une large place aux espaces naturels.

    La mystérieuse cité perdue des Incas     La mystérieuse cité perdue des Incas

    La mystérieuse cité perdue des Incas

    Je continuerai en évoquant quelques endroits supplémentaires dignes d'intérêt :

    - le temple du Condor à l'architecture invraisemblable : une pierre gravée sur le sol évoque la tête de l'animal tandis que deux roches dessinent ses ailes. Le corps du monument est quant à lui extrêmement déstructuré.

    La mystérieuse cité perdue des Incas     La mystérieuse cité perdue des Incas

    - la rue des fontaines : elle est constituée d'une enfilade de petits bassins situés les uns en dessous des autres et communiquant entre eux par de petites rigoles.

    La mystérieuse cité perdue des Incas     La mystérieuse cité perdue des Incas

    - La tour centrale et le tombeau d'un grand Inca situé dans la caverne au-dessous.

    La mystérieuse cité perdue des Incas    La mystérieuse cité perdue des Incas    La mystérieuse cité perdue des Incas

    Cette boucle se termine en traversant les terrasses agricoles et en rejoignant la sortie. En amont, il ne faut pas oublier de jeter un coup d'oeil à la cabane du gardien d'où il est conseillé d'assister au lever de l'astre solaire. Derrière, s'étend la fabuleuse cité inca. Devant, les greniers.

    La mystérieuse cité perdue des Incas     La mystérieuse cité perdue des Incas

    La mystérieuse cité perdue des Incas     La mystérieuse cité perdue des Incas


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