• Localisation de l'Equateur    

    Début mai 2015, Double Sens m'a permis de découvrir une nouvelle formule de voyage : le tourisme solidaire. Une expérience radicalement différente de tous mes précédents voyages puisqu'il s'agissait de s'immerger deux semaines dans une petite communauté quichua en Equateur et de partager la vie de ses habitants. Une fabuleuse expérience que je ne peux que vous recommander !

    Dans le détail, notre auberge était basée à San Juan, un village rural situé à 55km à l'Est de Cuenca et à 2500m d'altitude. Ne cherchez pas son emplacement sur Google Maps, il n'y est pas (encore) mentionné.

    Localisation de San Juan

    Chaque matin nous rejoignions le centre de mission de Bacpancel, situé près de 2km plus haut. Cette communauté est essentiellement composée de femmes et d'enfants, la plupart des hommes étant partis clandestinement ou non aux Etats-Unis pour gagner de l'argent et en envoyer à leur famille restée au village. Parfois, les deux parents sont partis, laissant leurs enfants aux soins des grands-parents ou d'amis. La solidarité est donc très forte localement.

    Les femmes restées au village sont loin d'être fatalistes et résignées. Elles ont choisi de prendre en main leur destin et de créer une association de femmes artisanes. Elles reçoivent de temps en temps des groupes de Double Sens (8 personnes maximum) pour faire découvrir leur vie quotidienne et leur culture. C'est ainsi que je me suis retrouvé à tresser des paniers en paille toquilla, à tondre des brebis, à participer à un travail communautaire ou à une cérémonie chamanique au coeur des montagnes de l'Azuay. Une découverte plus humaine et culturelle que physique ...

    Tressage de la paja toquilla    Tonte d'un mouton

    Visite d'une exploitation bio    Traite des vaches

    Les après-midi sont quant à eux consacrés à des ateliers d'animation avec les enfants de l'école locale. Âgés de 6 à 14 ans, ils sont tous très curieux, habiles de leurs mains et avides de découvertes et de nouvelles activités. Scoobidous, bracelets loops, cuisine, sport, activité artistiques ou musicales ne sont qu'un échantillon des activités possibles. Et la plus belle récompense s'obtient dans les sourires que vous ne manquerez pas de récolter.

     

    L'école de Bacpancel

    Activités dans une salle de classe    Un atelier dans la cour de récré

    Double Sens... le nom de cette agence de voyage différente est signifiant de lui-même et résume parfaitement ce que j'ai eu la chance de vivre : une immersion véritable et un échange inter-culturel dans une culture très riche, très belle et hors des sentiers battus. A tel point que j'envisage de repartir avec eux l'an prochain pour une nouvelle mission au Bénin.

     

    L'autre avantage de cette agence est que la solidarité ne s'arrête pas forcément au retour. D'anciens voyageurs ont créé l'association Frères de Sens pour continuer à soutenir les communautés rencontrées sur place. Actuellement, un de ses projets est en recherche de financement pour San Juan : il s'agit d'acquérir une machine permettant de finaliser la production de chapeaux panama par la communauté et donc favoriser l'indépendance économiques des femmes de la communauté. Vous souhaitez apporter votre pierre à l'édifice ? Il vous suffit de cliquer sur l'encadré ci-dessous consacré à Frère de Sens / HelloAsso. Je vous assure que votre don sera réellement utile sur place et que les précédents financements (plutôt rares car la destination est méconnue) ont permis l'amélioration du quotidien des habitants.

     

    Pour plus d'informations ...

    Association Freres de Sens | HelloAsso

    Tous bénévoles, nous animons depuis 2008 l'association Frères de Sens pour continuer à soutenir les populations rencontrées lors de nos voyages solidaires en Afrique, Asie et Amérique latine.. Découvrez des nouveaux moyens de soutenir Frères de Sens sur HelloAsso. C'est simple et ouvert à tous. Passez à l'action

    http://www.helloasso.com

     

    Tourisme Solidaire : Voyagez autrement avec Double Sens !

    Échanges & rencontres assurés, retombées économiques partagées En Savoir Plus Dans le respect des traditions, au rythme de la culture locale En Savoir Plus Hors des sentiers battus, dans un esprit de partage et d'aventure En Savoir Plus En petits groupes, pour un tourisme responsable & authentique En Savoir Plus

    http://www.doublesens.fr

     


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  • Imaginez... Imaginez que vous ouvrez les yeux après un long sommeil. Autour de vous, une immensité blanche s'étend à perte de vue. Vous êtes bien entendu d'abord ébloui par cette pureté, cette blancheur immaculée. Puis peu à peu et sans que vous n'ayez bougé, votre vision s'affine et des chaînes de montagnes discontinues se détachent sur la ligne d'horizon. Rien d'autre : pas d'habitations, pas de routes, pas de lignes électriques ou de téléphone, pas le moindre signe d'occupation humaine. Vous êtes seul (ou avec votre groupe) et le silence règne en maître. A vos pieds, vous remarquez que le sol est en fait constitué d'un nombre infini de petites alvéoles blanches de forme similaire. Ce sol est dur, très dur et les bordures des alvéoles crissent sous les pieds.

    Le salar d'Uyuni

    Bienvenue dans le salar d'Uyuni, situé au sud-ouest de la Bolivie.

    Localisation du salar d'Uyuni

    Avec ses 12 500km², le salar d'Uyuni est le plus grand désert de sel au monde. C'est aussi un des plus hauts puisqu'il est perché à 3 650m d'altitude en plein milieu de l'altiplano. C'est enfin la porte d'entrée vers d'autres merveilles naturelles éparpillées dans le désert du Sud-Lípez, désert auquel nous consacrerons prochainement un article dédié.

     

    Comment se rendre à Uyuni ?

    Le chemin présenté ici (et que j'ai emprunté en juillet 2009) part de La Paz, la capitale bolivienne. Plus précisément, il faudra vous rendre à la gare routière située sur l'Avenidad Perú, non loin du centre-ville. La plupart des lignes régulières qui relient les différentes villes du pays partent en effet de cet endroit. En pénétrant dans le bâtiment, vous vous retrouvez dans un grand hall où sont regroupés les comptoirs des différentes compagnies ainsi que des espaces de restauration et des cafés.

    La gare routière de La Paz

    Chaque guichet affiche sur sa devanture les destinations, les horaires et les tarifs de la compagnie en question; et un bureau d'informations est également disponible. N'hésitez pas à comparer les offres qui vont du bus cheap mais bon marché au bus plus confortable mais plus cher. Dans notre cas, choisissez Uyuni comme destination (si vous n'êtes pas pressés car vous en aurez pour 13h30 de trajet - deux départs par jour : un à 15h30, un autre à 17h30) ou sinon Oruro (3h30 de trajet "seulement" avec un départ toutes les demi-heures).

    Un fois les billets achetés, il vous faudra patienter jusqu'à ce que l'annonce sonore vous demande de vous présenter à la porte d'embarquement. Vous rejoignez alors le quai et les autres passagers. Vos bagages sont rangés en soute et dûment étiquetés, un reçu vous étant remis (il permettra l'identification de votre bagage à votre arrivée). Vous pouvez alors embarquer dans le bus et/ou acheter des provisions ou des magazines aux marchands ambulants qui n'hésitent pas à monter à bord.

    Par la suite, il est important de savoir que les bus ne sont pas directs. Ils font par exemple une première escale dans les faubourgs sur les hauteurs de La Paz et ainsi de suite. Le paysage jusqu'à Oruro est à dominante désertique, steppique, ce qui n'exclut pas de petites nuances.

    Vue sur La Paz depuis l'autoroute menant à El Alto     Un village quelque part entre La Paz et Oruro

    L'arrivée à Oruro est identifiable par un rond-point au centre duquel trône le "Casco del Minero", le Casque du Mineur, en allusion au passé minier de cette ville. Une fois débarqué du bus, il vous faudra rallier la gare ferroviaire située sur l'avenidad Velasco Galvarro. Ne vous inquiétez pas si celle-ci est fermée, elle ouvre semble-t-il uniquement lorsqu'il y a des trains de programmés. Pour Uyuni, il y a deux possibilités :

    - l'Expreso del Sur les mardis et vendredis (départ d'Oruro à 15h30 - arrivée à Uyuni à 22h20)

    - le Wara-Wara del Sur les dimanches et mercredis (départ d'Oruro à 19h - arrivée à Uyuni à 2h20 le J+1)

    La gare d'Oruro et le Wara-Wara del Sur pour Uyuni    La gare d'Oruro et le Wara-Wara del Sur pour Uyuni

    Pour plus d'infomations : http://www.fca.com.bo

    Avant de monter dans le train, n'oubliez pas d'aller acheter quelques provisions (même s'il y a un wagon restaurant à bord) et surtout d'aller déposer vos bagages encombrants dans le wagon dédié. Un reçu vous sera là encore délivré et devra être remis à la sortie de la gare à Uyuni. Vous êtes prêts ? Alors gagnez votre siège.

    L'intérieur du train Oruro-Uyuni (Wara Wara del Sur)

    Durant le voyage, deux films en espagnol sont projetés sur un écran situé à l'entrée du wagon. Vous pouvez aussi profiter du wagon restaurant ou simplement vous reposer. Des couvertures sont disponibles pour faire face aux chutes de températures (le contraste est très net entre Oruro et Uyuni).

    A l'arrivée à Uyuni, pensez à bien vous couvrir avant de sortir du train car le froid est mordant. Et il vous faudra en plus patienter de longues minutes avant que vos bagages ne soient extirpés du wagon et que vous ne puissiez les récupérer dans un hall dédié.

    Déchargement des bagages à Uyuni  (--> Désolé pour le flou mais la photo vaut son pesant de cacahuètes!)

    Il ne vous reste plus qu'à rallier votre hôtel que vous aurez pris soin de réserver en avance si possible.

    Le lendemain matin, il vous faudra rechercher une agence d'aventure qui propose des excursions d'un ou plusieurs jours dans le salar. Vous aurez également le choix entre une boucle qui part et revient à Uyuni ou à un circuit qui vous mènera vers le désert du Sud-Lípez voire vers le Chili et son désert d'Atacama. Attention toutefois à vous assurer du sérieux des dites agences car une panne ou une désorientation dans le désert ne sont évidemment pas sans risque.

     

    Que voir ?

    La première chose à expérimenter selon moi lorsque vous vous rendez au salar d'Uyuni, c'est la ville d'Uyuni elle-même. Ici règne une atmosphère de bout du monde ou de ville-fantôme selon votre préférence : la circulation y est rare, les rues à l'écart du centre-ville sont désertes ou presque, et elles sont régulièrement balayées par des bourrasques de vent glaciales qui soulèvent ça et là des nuages de poussière. Ajoutez à cela des bâtiments parfois défraichis, des statues à l'allure soviétique, une caserne militaire, sans oublier le temps maussade, et vous obtenez une ville au look assez austère. Bref, une ville loin d'être attractive pour le commun des mortels et surtout des touristes.

    La gare d'Uyuni    La ville d'Uyuni

    La ville d'Uyuni    La ville d'Uyuni

    Heureusement, cette impression s'estompe un petit peu lorsque vous vous rapprochez du centre-ville : les habitants sont soudainement plus nombreux dans les rues, certains bâtiments adoptent une architecture coloniale élégante et pimpante, des commerces et des bâtiments colorés font leur apparition. Cet ensemble d'éléments apportent une touche de couleurs et de vie à la cité, que viennent compléter des bruits et sons plus familiers, moins "naturels".

    La ville d'Uyuni    La ville d'Uyuni

    La ville d'Uyuni    Un marché à Uyuni

    Le plus insolite reste néanmoins la fanfare militaire qui rompt, à plusieurs reprises dans la journée - notamment le matin au réveil -, le silence qui semble recouvrir la ville. Cette fanfare possède en effet un répertoire musical éclectique avec un enchaînement d'airs tous plus dynamiques et surprenants les uns que les autres. Et pas seulement de la musique militaire ! Vous souhaitez la découvrir ? Rendez-vous en face de l'hôtel Toñito, devant  l'entrée de la caserne située au bout de l'Avenidad Ferroviaria (l'avenue de la gare). 

     

    Deuxième centre d'intérêt à visiter absolument : le cimetière de trains situé à la sortie sud-ouest de la ville. Il faut en effet imaginer des dizaines de véhicules ferroviaires de la fin du 18ème - début du 19ème siècles, rouillés et laissés là à l'abandon, en train de se désagréger en plein milieu du désert. Est-ce un mirage ? une hallucination ? Non pas du tout, ce sont les vestiges d'un âge d'or révolu que le temps se charge d'effacer.

    Le cimetière de trains d'Uyuni    Le cimetière de trains d'Uyuni

    N'hésitez pas à vous promener sur le site au milieu des carcasses et à apprécier l'humour de certains taggeurs.

    Vestiges d'une locomotive - cimetière des trains d'Uyuni    Le cimetière de trains d'Uyuni

    Le cimetière de trains d'Uyuni    Vestiges d'une locomotive - cimetière des trains d'Uyuni

    En plus, l'ambiance de ce site résume très bien celui de la ville attenante.

     

    Direction le salar maintenant ! A bord d'un 4x4 de l'agence que vous aurez préalablement choisie, vous effectuerez probablement un premier arrêt à Colchani, un petit village situé à l'entrée du salar. Il vous faudra y montrer patte blanche puisque chaque véhicule est consigné dans un carnet tenu par les autorités des lieux. Vous pouvez également y faire un dernier stop avant de dire au revoir à la "civilisation".

    La singularité de ce village tient surtout au fait que tous les bâtiments sont construits en sel, LA matière première de la région. On pourrait ici reprendre la célèbre formule de Lavoisier : "Rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme" :

    Un village à l'entrée du salar d'Uyuni    Un village à l'entrée du salar d'Uyuni

    Quelle ingéniosité ! Au vu de ces deux premières photos, vous aurez remarqué qu'ici aussi règne plus que jamais une atmosphère de village-fantôme et de bout du monde. La vie semble s'être arrêtée. Le hameau parait avoir été soudainement déserté, abandonné à la hâte pour une mystérieuse raison. Pas d'âmes qui vivent aux alentours. Le silence n'est interrompu que par les bourrasques de vent. Curieuses sensations...

    Un village à l'entrée du salar d'Uyuni    Un vieux camion

    Un four    Un village à l'entrée du salar d'Uyuni

    Un village à l'entrée du salar d'Uyuni

    Et tout d'un coup, la vie émerge d'on ne sait où : des enfants viennent jouer au milieu de la route, une modeste cantine-épicerie ouvre ses portes, ... Les rares villageois que vous croiserez doivent se compter sur les doigts d'une main, mais cela suffit à changer votre première impression.

    Trois enfants jouant    Une boutique et restaurant

    Au final, le village de Colchani m'est apparu particulièrement pauvre et défavorisé, ses habitants très dignes et courageux bien qu'ils soient tenus à l'écart de la plus grosse partie des richesses avoisinantes. Connaissent-ils seulement le véritable prix de cette ressource qui les entoure, eux qui sont payés moins d'un euro la tonne ? Et sont-ils informés de l'autre trésor (ou poison selon le point de vue) que renferme leur salar ? Pour information, des gisements de lithium y ont été découverts et des multinationales ont déjà approché le gouvernement bolivien pour obtenir des licences d'exploitation de cette ressource rare utilisée notamment pour nos téléphones mobiles. Si seulement les locaux pouvaient profiter d'une infime fraction de cette manne ...

    A la sortie de Colchani, vous pénétrez immédiatement sur le salar. De petits monticules de sels se dressent ça et là et témoignent de l'activité extractive artisanale des villageois. En arrière-plan, l'immense étendue blanche du salar à perte de vue avec sur la ligne d'horizon l'ombre de hautes montagnes qui sont en réalité des volcans.

    Tas de sel sur le salar d'Uyuni    Tas de sel sur le salar d'Uyuni

    Tas de sel sur le salar d'Uyuni    Tas de sel sur le salar d'Uyuni

    Les rares travailleurs que nous avons croisés quelques kilomètres après Colchani ne se sont pas montrés très accueillants, jetant des blocs de sel sur nos véhicules pour nous faire déguerpir. Mais peut-on leur en vouloir compte tenu de ce que nous venons d'évoquer ? De plus, si nous nous mettons à leur place, il doit être a minima frustrant et énervant de voir passer à longueur de journées des étrangers dans leur 4x4 sans pouvoir profiter des retombées de cette manne économique. Eux qui sont condamnés à travailler pour survivre. Ne vous avisez donc pas de vous arrêter à leur hauteur. Vous aurez tout le loisir de vous arrêter un peu plus loin.

    Votre véhicule s'enfoncera alors en plein coeur du salar sans ménager quelques haltes propices aux photos et à la contemplation.

    Le salar d'Uyuni    Le salar d'Uyuni

    Il est probable que vous fassiez aussi une halte dans un hôtel de sel avant de prendre la direction d'une des îles qui émergent en plein milieu du salar : la isla del Pescado ou la isla Incahuasi. C'est là que vous prendrez probablement votre déjeuner avant de partir découvrir ce site naturel surprenant.

    L'île d'Incahuasi et le salar d'Uyuni    L'île d'Incahuasi et le salar d'Uyuni

    Les droits d'accès s'élèvent à moins de 2 euros et contribuent parait-il au développement des communautés riveraines. Un bel exemple de tourisme durable s'il est vérifié. Vous pénétrez alors dans un nouveau monde, un monde minéral où des centaines de cactus géants se dressent vers le ciel. Certains ont plus de 100 ans tandis que d'autres avoisinent les 10 mètres de hauteur. Vous cheminez en suivant un chemin balisé qui vous mènera jusqu'au sommet de l'île avant de redescendre sur l'autre versant et de retrouver la guérite de l'entrée.

    L'île d'Incahuasi    L'île d'Incahuasi

    L'île d'Incahuasi    L'île d'Incahuasi

    L'île d'Incahuasi    L'île d'Incahuasi

    Pour terminer en beauté votre excursion, il ne vous reste plus qu'à attendre le coucher du soleil et à vous enfoncer un peu dans le salar. Les couleurs sont magiques et le spectacle grandiose.

    Coucher de soleil sur le salar d'Uyuni    Coucher de soleil sur le salar d'Uyuni

    Coucher de soleil sur le salar d'Uyuni    Coucher de soleil sur le salar d'Uyuni

    L'astre solaire étant couché, il ne vous reste plus désormais qu'à rejoindre une des auberges ou un des refuges situés en bordure du salar. Préparez-vous à affronter une nuit très froide, les températures pouvant descendre jusqu'à -20° en juillet-août au plein coeur de l'hiver.


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  • Localisation du Machu Picchu

    Que vous arriviez à pied ou en train, le Machu Picchu ne vous laissera certainement pas indifférent. Perdu en plein coeur d'une forêt tropicale, niché au creux d'une boucle du rio Urubamba, perché au sommet d'une montagne, le site se dévoile dans toute sa splendeur au voyageur au détour d'un simple sentier.

    La mystérieuse cité perdue des incas

     

     

     

     

     

     

     

    Il faut dire que ce site intrigue et fascine à la fois avec ses nombreux mystères : pourquoi avoir choisi un tel emplacement si loin de tout ? comment des hommes ont-ils pu construire une telle cité au sommet d'une montagne ? à quoi servait ce site ? pourquoi a-t-il été abandonné si rapidement ? comment a-t-il résité à la conquête espagnole et aux ravages du temps ?

    Un peu d'histoire ...

    Probablement construit sous le règne de Pachacuti Yupanqui, le 9ème empereur inca, la cité aurait très vraisemblablement accueillie plusieurs centaines d'habitants au temps de sa splendeur. Elle était alors dotée d'équipements aussi divers que des terrasses cultivées, un système d'écoulement des eaux, des temples, un observatoire astronomique, des greniers, des fontaines et des bains.

    La cité est rapidement abandonnée suite à la chute de la ville de Cusco en 1534 et à celle de l'empereur Thupa Amaru en 1572. Elle sombre alors progressivement dans l'oubli pour près de 3 siècles...

    En 1874, le cartographe allemand German Göhring est le premier à évoquer à nouveau le nom du site et celui de Wayna Picchu dans le cadre d'une mission pour le compte du gouvernement péruvien. 26 ans plus tard, le paysan Agustin Lizarraga s'installe dans les environs et, au cours de son exploration à la recherche de terres agricoles, il arrive jusqu'au Machu Picchu. D'autres paysans du coin connaissent également l'existence de ce site.

    Au début du 20ème siècle, le professeur nord-américain Hiram Bingham, qui effectuait alors des recherches sur les campagnes militaires de Simon Bolivar en Amérique du Sud, se passionne pour la culture inca. Accompagné du sergent de police et traducteur Carrasco, il part de Cusco et traverse la Vallée Sacrée (appellation actuelle) en direction de la rivière Urubamba. Les deux hommes arrivent à un endroit appelé Mandorpampa dans la hacienda Cutija où ils rencontrent le paysan Melchor Arteaga. En échange d'1 sol (monnaie péruvienne), celui-ci leur indique l'existence de ruines au sommet de la "Vieille Montagne" (la traduction de Machu Picchu). Bingham et Carrasco se mettent en route et, à l'issue d'une pénible ascension, rencontrent deux familles de paysans : celle d'Anaclaeta Alvarez et celle de Toribio Richarte. Les deux familles vivent là et travaillent la terre sur quelques terrasses de la partie basse à l'Ouest de la cité inca. Mais c'est un enfant (le fils d'une des deux familles) qui guide les deux hommes jusqu'aux ruines archéologiques. Ils arrivent plus précisément à la "Tombe Royale", puis se rendent au "Temple Principal" et au "Temple des 3 Fenêtres". Nous sommes le 24 juillet 1911, le Machu Picchu refait son entrée dans l'Histoire.

     

    Hiram Bingham réalisa en 1912 une nouvelle expédition en compagnie de spécialistes en ostéologie, sciences naturelles, fouilles archéologiques, topographie, et d'assistants pour explorer, déboiser et réaliser des recherches archéologiques. Ce travail se faisait sous la protection de l'Université de Yale et la National Geographic Society. Un peu plus tard, l'Etat péruvien pris en charge la conservation du site par le biais de l'Institut National de Culture de Cuzco.

    Le Machu Picchu est désormais un Héritage Culturel péruvien, un monument du Patrimoine Mondial de l'Humanité et une des 7 nouvelles Merveilles du monde moderne. Mais avec 450 000 visiteurs annuels, le site archéologique inca est dans le même temps menacé par la surfréquentation et le climat obligeant le gouvernement à imposer des quotas pour la visite du site.

     

    Que voir ?

    Un parcours parmi d'autres débute devant la porte d'entrée principale de la cité. C'est de là que part le Qhapaq Ñan ou "Chemin de l'Inca", la colonne vertébrale de l'Empire. Et c'est de là que l'on pénètre dans la cité. Il est probable qu'il existait jadis une porte à cet endroit, comme en témoigne l'anneau de pierre et les deux renfoncements sur le mur extérieur.

    La mystérieuse cité perdue des Incas    La mystérieuse cité perdue des Incas    La mystérieuse cité perdue des Incas

    On pénètre alors dans la "ville haute" appelée ainsi parce qu'elle surplombe l'esplanade. Cette esplanade coupe la cité en deux : la ville haute qui occupe le sommet de la montagne et la ville basse implantée sur ses flancs. Chacune regroupe plusieurs "quartiers".

    Une petite ruelle s'écarte de la porte principale pour gagner le coeur de la cité. Elle est bordée de part et d'autre par de nombreux bâtiments assez bien conservés. De temps en temps, le seuil d'un d'entre eux laisse apercevoir en contrebas d'autres vestiges tout aussi bien préservés.

    La mystérieuse cité perdue des Incas     La mystérieuse cité perdue des Incas

    En suivant ces ruelles, le visiteur débouche sur un site non aménagé, presque sauvage. De gros blocs de pierre gisent ça et là, sans aucun ordre apparent. Il s'agit en fait d'une carrière qui a servi à la construction des différents édifices et monuments. Les incas ont su tirer partie des matériaux immédiatement disponibles pour bâtir cette cité au sommet de la montagne.

     La mystérieuse cité perdue des Incas    La mystérieuse cité perdue des Incas

    De là, on dispose également d'un beau panorama sur le site et les montagnes qui le bordent : le Wayna Picchu ou "jeune montagne" (sur la première photo) et le Machu Picchu ou "vieille montagne" (sur la seconde photo).

    La mystérieuse cité perdue des Incas    La mystérieuse cité perdue des Incas

    Il n'y a que quelques pas à faire pour rejoindre le "jardin botanique". Plusieurs plantes y cohabitent dans un espace relativement exigu, espace également fréquenté par les lézards.

    La mystérieuse cité perdue des Incas  

    Puis on pénètre dans le quartier religieux avec respectivement : la Maison du Prêtre, la place sacrée, le Temple des Trois Fenêtres (et ses blocs de pierre impressionnants), le Grand Temple et ses 7 niches et la sacristie.

    La mystérieuse cité perdue des Incas     La mystérieuse cité perdue des Incas

    La mystérieuse cité perdue des Incas     La mystérieuse cité perdue des Incas

    Depuis l'entrée de la sacristie, la vue sur la vallée est pour le moins dégagée et ... plongeante. Gare au vertige!

     La mystérieuse cité perdue des Incas

    La visite se poursuit par la montée d'une série de marches conduisant à l'Intiwatana ou observatoire astronomique. C'est le point le plus élevé de la cité. De là haut, le panorama sur le site est superbe : ruines des villes haute et basse, grande esplanade, terrasses, montagnes et Porte du Soleil sur la ligne de crête. Le fort dénivelé est également perceptible au travers les nombreuses terrasses agricoles.

    La mystérieuse cité perdue des Incas     La mystérieuse cité perdue des Incas

    La mystérieuse cité perdue des Incas

    Au sommet de l'observatoire, sur une plateforme, se dresse un bloc de pierre taillé. Ressemblant à une sorte de table, il s'agirait vraisemblablement d'un calendrier solaire.

     La mystérieuse cité perdue des Incas

    L'étape suivante amène le visiteur à descendre un ensemble de terrasses au moyen d'escaliers relativement étroits. La montée de l'observatoire n'était pas forcément évidente pour quiconque a le vertige, la descente l'est encore moins. Aucune difficulté en revanche pour ceux épargnés par ce mal.

    La mystérieuse cité perdue des Incas    La mystérieuse cité perdue des Incas    La mystérieuse cité perdue des Incas

    Parvenus sur le plancher des lamas (enfin des vaches), il reste à traverser de part en part l'esplanade.Celle-ci constitue une sorte de frontière invisible entre les deux parties de la cité : les lieux du pouvoir (politique et spirituel) sont rassemblés sur les « hauteurs » tandis que les milieux économiques et intellectuels occupent plutôt les versants de la montagne. Cette affirmation souffre bien entendu d'un certain nombre d'exceptions.

    Cette vaste étendue herbeuse est en outre  fréquentée par plusieurs lamas qui veillent au quotidien à l'entretien et à la préservation du site. C'est en effet partiellement grâce à eux que la végétation reste rase et n'abîme pas les vestiges archéologiques environnants. Consciencieux, méthodiques et dévoués, ces compagnons semblent d'ailleurs faire peu attention aux touristes et au panorama exceptionnel qui les entourent, trop absorbés qu'ils sont par leur mission...

    La mystérieuse cité perdue des Incas     La mystérieuse cité perdue des Incas

    Nous clôturons ici la visite de la ville haute et entamons celle de la ville basse.

    A partir de là, un petit chemin en terre battue conduit au Groupe de la roche sacrée. Le nom de cet endroit s'explique par le fait qu'une roche gisant là reproduit assez fidèlement la montagne qui lui fait face.

    La mystérieuse cité perdue des Incas

    Mais cette zone est aussi intéressante en raison de ses deux édifices au toit de chaume reconstitué. Ils permettent de se faire une meilleure idée de l'aspect extérieur des bâtiments de la cité à l'époque inca.

    La mystérieuse cité perdue des Incas

    Le parcours classique mène ensuite vers le groupe des Trois Portes en passant par le quartier du Temple de la Lune. En l'absence de guide et d'explications, les lieux vous sembleront une nouvelle fois bien mystérieux et énigmatiques :

    La mystérieuse cité perdue des Incas     La mystérieuse cité perdue des Incas

    La mystérieuse cité perdue des Incas

    De cette partie de la visite, je retiendrais avant tout la topographie insolite du site et l'audace de ses constructeurs. Les constructions épousent à merveille le relief. Elles ne font quasiment qu'un avec lui. Peu importe les « obstacles » naturels ou la déclivité exceptionnelle de la pente.

    La mystérieuse cité perdue des Incas     La mystérieuse cité perdue des Incas

    Ce faisant, la ville donne l'impression d'être à la fois très étendue et très compacte. Curieux paradoxe.

    La mystérieuse cité perdue des Incas     La mystérieuse cité perdue des Incas

    Ce sentiment partagé est soigneusement entretenu par la forte proportion de bâtiments à deux étages (par comparaison avec la ville haute).

    La mystérieuse cité perdue des Incas     La mystérieuse cité perdue des Incas

    L'urbanisme est malgré tout plutôt homogène. L'architecture exploite soit le impérial (grosses pierres), soit le provincial (pierres plus petites) ; et accorde une large place aux espaces naturels.

    La mystérieuse cité perdue des Incas     La mystérieuse cité perdue des Incas

    La mystérieuse cité perdue des Incas

    Je continuerai en évoquant quelques endroits supplémentaires dignes d'intérêt :

    - le temple du Condor à l'architecture invraisemblable : une pierre gravée sur le sol évoque la tête de l'animal tandis que deux roches dessinent ses ailes. Le corps du monument est quant à lui extrêmement déstructuré.

    La mystérieuse cité perdue des Incas     La mystérieuse cité perdue des Incas

    - la rue des fontaines : elle est constituée d'une enfilade de petits bassins situés les uns en dessous des autres et communiquant entre eux par de petites rigoles.

    La mystérieuse cité perdue des Incas     La mystérieuse cité perdue des Incas

    - La tour centrale et le tombeau d'un grand Inca situé dans la caverne au-dessous.

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    Cette boucle se termine en traversant les terrasses agricoles et en rejoignant la sortie. En amont, il ne faut pas oublier de jeter un coup d'oeil à la cabane du gardien d'où il est conseillé d'assister au lever de l'astre solaire. Derrière, s'étend la fabuleuse cité inca. Devant, les greniers.

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