• Drapeau européen

    Le 1er juillet dernier, la Croatie devenait le 28ème état-membre de l'Union Européenne, dix années après avoir formulé sa demande d'adhésion. Pour marquer cet évènement historique, il me semblait donc tout naturel de consacrer un article à ce nouvel état-membre.

    Quelques généralités qui ne font pas de mal...

    D'une superficie totale de 56 594 km², la Croatie est un pays du sud-est de l'Europe ayant appartenu à l'ancienne Yougoslavie pendant plus de 70 ans, avant d'accéder à son indépendance en 1991. Son territoire a la forme d'un croissant encadré par la mer Adriatique à l'Ouest, par le Monténégro, la Bosnie-Herzégovine, la Serbie à l'Est, par la Hongrie et la Slovénie au Nord.

    Localisation de la Croatie

    Cette république parlementaire possède une façade maritime quasi-continue de 6 278 km et exerce de fait sa souveraineté sur 1 244 îles, ilôts, écueils et récifs. Surnommée le "pays des mille îles", la Croatie bénéficie également d'un patrimoine naturel et culturel très riche dont certains éléments sont inscrits sur la Liste du Patrimoine Mondial de l'Unesco !

    Quelques sites d'intérêt majeurs ...

    Impossible de dresser ici une liste exhaustive des perles croates. Je me limiterais donc à quelques sites incontournables que j'ai eu la chance de visiter il y a un peu plus d'un an.

     

    Zagreb

    La Croatie, c'est d'abord une capitale : Zagreb et ses 792 875 habitants. Centre politique, économique, commercial et culturel, la ville a su se préserver du gigantisme de certaines de ses consoeurs européennes sans sacrifier aux caractéristiques incontournables d'une véritable capitale : un centre historique, des monuments variés, des infrastructures touristiques en nombre et un bon réseau de transports. Une demie-journée permet de se faire une première idée de cette cité largement méconnue.

    Pavillon des arts et monument au roi Tomislav - Place (Trg) Kralja Tomislava    Théâtre National Croate - Trg Maršala Tita

    La rue Ivana Tkalčića devant une église    La place du marché - Dolac

    Parmi les lieux incontournables, citons :

    - l'église Saint-Marc et son toit de tuiles vernissées posées en 1880. Signalons également son clocher à bulbe typique d'Europe Centrale et son portail finement ouvragé et polychrome. L'édifice religieux est situé sur une petite place dans les hauteurs de la ville et cotoie le Parlement et la Présidence.

    L'église St-Marc et son toit de tuiles vernissées sur la place homonyme

    - la Tour Lotrščak, tour médiévale du XIIIème siècle. Elle est un des vestiges de l'ancienne fortification de la cité et serait même le mieux conservé. Elle surplombe la ville et offre une vue panoramique sur celle-ci même si vous vous trouvez à son pied. Un coup de canon est tiré ici tous les jours à midi.

    La Tour Lotrščak

    - le marché quotidien de Dolac (une photo de celui-ci est présentée plus haut). N'hésitez pas à flaner dans ses allées pour repérer les spécialités locales et profitez-en éventuellement pour acheter quelques provisions. Fraicheur garantie.

    - la cathédrale de Zagreb dans le quartier du Kaptol. De style gothique, elle est entourée d'un rempart défensif et de tours qui permettaient d'assurer sa protection lors des invasions turques. A l'intérieur, levez la tête pour contempler les magnifiques voûtes et contournez la nef centrale par les allées latérales (en dehors des heures de messe).

    La Cathédrale et le Kaptol    Une tour et le rempart au pied de la Cathédrale

    Les voûtes et les piliers de la nef principale de la Cathédrale    La nef principale et le choeur de la Cathédrale

    - la forteresse de Medvedgrad dans les collines au nord de la ville. Pour vous y rendre depuis le centre-ville, vous traverserez un bois ainsi que le quartier cosy des ambassades.

    La forteresse de Medvedgrad

    Et n'oubliez pas de vous écarter des circuits touristiques traditionnels pour prendre le pouls de la capitale croate.

    L'avenue Frana Krste Frankopanska    Nikola Šubić Zrinski Square

     

    Le Parc National de Plitvice Jezera

    Le Parc National de Plitvice Jezera, plus ancien parc du pays, est situé au sud de Zagreb et de Karlovac sur la route conduisant vers Zadar. Il est facilement accessible en voiture ou en transport en commun au départ de ces différentes villes.

    Ce site est inscrit au Patrimoine naturel mondial de l'UNESCO pour ses splendides plans d'eau, lacs et cascades. Je vous conseille vivement d'y passer une bonne journée pour avoir le temps de parcourir ses différents sentiers et de contempler ses incroyables points de vue.

    Cascades sur le lac Gradinsko    Cascades tombant dans le lac Gradinsko

    La grande cascade et les lacs inférieurs vus depuis l'entrée 1    Petites cascades à hauteur du lac Kaluderovac

    Le prix d'entrée peut se révéler assez cher surtout en haute saison mais il comprend des vouchers pour 3 trajets : un en bac, un autre en bateau à moteur, le dernier en petit train sur pneus. Grâce à eux, vous éviterez plusieurs kilomètres de randonnée et gagnerez de précieuses heures pour explorer les principaux centres d'intérêt du site. Vous pouvez bien entendu aussi choisir de tout explorer à pied mais prévoyez du temps dans ce cas-là. Terminons en signalant que le prix "élevé" contribue aussi à la préservation du site. Un geste citoyen donc.

     

    Split

    Connue dans le monde entier et inscrite au Patrimoine Mondial de l'UNESCO, Split est une des grandes villes historiques de la Dalmatie. Fondée sous l'empeureur romain Dioclétien entre 295 et 305, elle connut par la suite une histoire mouvementée avec les invasions barbares, la domination byzantine, puis vénitienne. Elle fut rattachée à l'empire d'Autriche aux environs des années 1800 - a connu une brève parenthèse napoléonienne - avant d'être rattachée à la Yougoslavie à la fin de la Première Guerre Mondiale. Elle ne devint croate que lors de l'indépendance du pays en 1991.

    En dépit des soubresauts de l'Histoire, Split peut aujourd'hui s'énorgueillir d'être la deuxième ville du pays en termes de population, d'être un centre économique et touristique de premier plan ainsi qu'un port incontournable. Les faubourgs industriels de la ville , très étendus, en témoignent. Ce sont eux que l'on traverse en arrivant dans la ville.

    L'intérêt majeur de Split réside essentiellement dans son centre-ville qui se confond presque entièrement avec le palais de Dioclétien. Pour y accéder, il vous faut d'abord passer sous une des portes qui ponctuent le rempart. Libre à vous ensuite de déambuler à votre guise dans l'hypercentre à la découverte des grandes artères, des petites ruelles secondaires, des passages et raccourcis confidentiels, des places animées et des édifices qui ont marqué l'histoire de la ville.

    La porte nord ou porte Aurea    Vieilles demeures et terrasse de café - Trg Braće Radić

    Un passage couvert entre deux rues    Le temple de Jupiter converti en baptistère - Ilirske akademije

    Notez que le Palais de Dioclétien est l'un des plus grands vestiges romains du monde puisque qu'il réunit dans un quadrilatère de 215m de long sur 181m de large près de 220 bâtiments.

    Parmi les lieux incontournables de Split, citons :

    - la cathédrale St Domnius. Elle est construite à l'emplacement de l'ancien mausolée de l'empereur Dioclétien dont il ne reste aujourd'hui que 24 colonnes et le plan octogonal. Le clocher-campanile a quant à lui été élevé au XIIIème siècle. Enfin, la décoration extérieure mélange les influences romaines et chrétiennes. N'hésitez pas à repasser sur le parvis devant la cathédrale à la nuit tombée pour assister à un spectacle de rue.

     La cathédrale St-Domnius, son clocher et quelques unes de ses 24 colonnes    Clocher et quelques unes des 24 colonnes de la cathédrale St-Domnius et le péristyle

    - le port de plaisance. Sa promenade très fréquentée longe les fortifications du Palais de Dioclétien et se prolonge jusqu'à la digue ou jetée. Parcourez-la jusqu'au bout pour profiter d'une très belle vue sur la vieille ville.

    Port de plaisance en face de la Riva, la promenade du bord de mer    Port de plaisance en face de la Riva, la promenade du bord de mer

    - la colline de Marjanski plus à l'ouest de la ville historique. Pour y accéder le plus directement possible, il faut emprunter une série d'escaliers qui partent du port de plaisance. Mais les efforts sont largement récompensés : une promenade boisée vous plongera dans une ambiance radicalement différente de celle de la ville en contrebas (plus paisible et "nature") et vous conduira jusqu'à un magnifique panorama sur la ville et sa baie, jusqu'à une petite chapelle charmante voire jusqu'au zoo de la ville. A noter, la colline est également accessible en certains endroits par la route.

    Point de vue sur Split et ses environs depuis la colline de Marjanski put    Une petite chapelle sur la colline de Marjanski put

    - la statue de Gregoire de Nin et le clocher de la chapelle du Bienheureux Arnir au nord de la Porte Aurea. Situés à l'extérieur du rempart nord de la ville, ces deux éléments intriguent sur les motifs de leur présence à cet endroit et par leur dimension. Profitez de l'occasion pour découvrir le système de fortification du nord de la cité.

    Statue de Gregoire de Nin et clocher de la chapelle du Bienheureux Arnir    Les fortifications nord du palais de Dioclétien

    Et n'oubliez pas de vous perdre dans le lascis de ruelles à la découverte de places grandioses ou d'endroits plus intimistes.

    La place Bana Josipa Jelačića    Un commerce alliant passé et présent - Dioklecijanova

    Un vitrail dans un mur de pierres au détour d'une ruelle    La place Narodni (trg)

     

    Dubrovnik

    Comme Split, Dubrovnik est inscrite au Patrimoine mondial de l'Unesco et connue dans le monde entier. La faute sans doute aux compagnies de croisières méditerranéennes qui en ont fait une étape quasi-incontournable dans leurs traversées. Ce cliché ne vous dit-il rien ?

    Panorama sur la vieille ville depuis les collines bordant la mer Adriatique

    Fondée au VIIème siècle pour se protéger des invasions lombardes, l'antique Raguse a très vite suscité beaucoup de convoitises. Elle est ainsi successivement passée sous la domination de Constantinople, de Venise, des empires hongrois, ottoman, napolénien, puis austro-hongrois avec plus ou moins de succès et d'autonomie. Rattachée à la Yougoslavie après la Première Guerre Mondiale, elle n'a acquis sa nationalité croate qu'en 1991 après des bombardements destructeurs. Heureusement, des mécènes étrangers ont contribué à sa restauration et le résultat mérite largement le détour.

    Comme à Split, la zone d'intérêt majeur se cantonne au centre-ville historique bordé d'imposantes fortifications. Parmi les lieux incontournables, citons :

    - le système de fortifications justement. Il est intéressant de commencer la visite de la ville en longeant le rempart par l'extérieur. Le système défensif est impressionnant par son étendue, sa hauteur et son organisation (alternance de portes fortifiées, de murs et de tours massives). Vous avez ensuite la possibilité de parcourir le chemin de ronde de l'intérieur moyennant finance.

    La Porte Pile, entrée principale de la ville historique, et le rempart ouest    Le rempart nord et la tour nord-ouest Minčeta vue depuis l'extérieur de la vieille ville

    - la Placa. C'est l'artère principale de la vieille ville, sa colonne vertébrale. Elle est surprenante par sa largeur et son élégance inhabituelle a priori pour une ville médiévale.

    L'église du St-Sauveur, l'église des Franciscains et la Placa, principale artère de la ville    La Placa ou Stradun, principale artère de la ville vue depuis la Place de la Loggia

    - la place de la Loggia. Elle est le coeur de Dubrovnik sur lequel sont concentrés les principaux monuments de la ville : la colonne de Roland où était proclamé les édits et sentences, le Palais Sponza, la tour de l'Horloge, la petite fontaine d'Onofrio, la tour de garde et l'église St Blaise. Le Palais des Recteurs se trouve également à proximité.

    La Place de la Loggia au bout du Placa    L'église Saint-Blaise de style baroque italien au sud de la Place de la Loggia

    Le Palais des Recteur et la Cathédrale de l'Assomption de la Vierge Marie - Pred Dvorom

    - le "quartier religieux". Situé derrière la place de la Loggia, il regroupe le couvent et l'église des Dominicains ainsi que de petites chapelles de part et d'autre d'une ruelle sinueuse et étroite. C'est en sortant de la ville par ce côté-ci et en prenant un peu de hauteur que l'on accède au célèbre panorama présenté plus haut.

    La rue Svetog Dominika menant de la Place de la Loggia au Couvent des Dominicains et les chapelles St-Luc et de l'Annonciation   

    Mais il faut à tout prix se promener dans les hauteurs de la vieille ville et à ses extrémités pour découvrir des endroits plus insolites et encore plus dépaysants tels que le port, le marché ou l'église St Ignace. Jugez-en par vous-même :

    Un restaurant à tonnelle et une ruelle escarpée - Rue Peline    Le port, les remparts et la vieille ville

    Préparation du marché sur la place Gundulićeva poljana    L'église St Ignace - Poljana Ruđera Boškovića

    La place (Poljana) Mrtvo Zvono bordant le rempart sud

     

    Je concluerai cet article en disant que la Croatie recèle de nombreux autres trésors en plus de ceux présentés ici. Il n'appartient qu'à vous d'aller les découvrir en fonction de vos envies...

    Pour en savoir plus : http://croatia.hr/fr-FR/Homepage


    votre commentaire
  • Logo Grande Armada 2013

    Il n'est pas toujours nécessaire de partir à l'autre bout du monde pour assister à des évènements insolites ou qui sortent de l'ordinaire. L'Armada de Rouen en est un bel exemple.

    Du 6 au 16 juin dernier, quelques uns des plus beaux voiliers du monde s'étaient donnés rendez-vous sur les quais du port de Rouen. Les visiteurs ont alors eu l'occasion de monter à bord des navires tout au long des 10 jours de la manifestation. Celle-ci s'est achevée par un grand défilé devant conduire les voiliers jusqu'à l'embouchure de la Seine. Plus de 2 millions de curieux se sont rassemblés sur les rives du fleuve pour voir passer les navires.

    Un petit résumé en images :

    L'Armada 2013    L'Armada 2013

    L'Armada 2013    L'Armada 2013

    L'Armada 2013    L'Armada 2013

    L'Armada 2013    L'Armada 2013


    votre commentaire
  • Cet article est le deuxième d'une série consacrée à une expédition kayak au Spitzberg, dans l'Arctique norvégien. Nous présenterons ici en 3 points cette contrée sauvage et largement méconnue, digne des romans de Jack London. 

    Le Spitzberg est le nom de la plus grande île de l'archipel du Svalbard. Il est situé à 637 kilomètres du Cap Nord, le cap le plus septentrional de la Norvège, et à 1 020 kilomètres au-dessous du Pôle Nord, entre 74° et 81° de lattitude nord. Plus que les mots, la carte ci-dessous vous permettra de mieux localiser cette île.

     Carte du Spitzberg

    Le Spitzberg est l'un des derniers territoires sauvages de la planète

    Seulement 2 510 habitants peuplaient les 39 000 km² de l'île en 2011, essentiellement des Norvégiens et des Russes. Si on ajoute que parmi eux, 2 020 habitaient la capitale Longyearbyen et 420 la ville russe de Barensburg, on se rend immédiatement compte de la très faible densité de peuplement de cette terre. Où vivent le reste des habitants ? Dans de petits hameaux parfois abandonnés, dans une des bases scientifiques de l'île ou dans une cabane de trappeurs. Vous pouvez donc passer des journées entières sans croiser le moindre être-humain.

    L'Adventfjord et la ville de Longyearbyen    Le centre-ville de Longyearbyen, les montagnes de l'Adventfjord et Adventdalen

    La montagne (939m) et la ville de Pyramiden au fond du Billefjord    Une cabane de Harald l'un des derniers trappeurs du Spitzberg - Dicksonland

    La Nature est reine au Spitzberg : mers, glaciers, montagnes, fjords et toundra composent l'essentiel du paysage. Les troncs d'arbres échoués sur les plages et provenant de Sibérie sont également omiprésents. Impossible donc d'échapper à cette nature sauvage où que vous vous trouviez sur l'île. 

    La plaine de Sauriedalen et Siklarhallet couvertes de toundra, le Kapp Thordsen et la rive sud de l'Isfjord vus depuis Tschermakfjellet    Le glacier Nansen

    Les traces d'occupation humaine restent globalement assez restreintes et les infrastructures sont réduites au strict minimum. L'île ne possède par exemple qu'une seule véritable route qui relie la capitale à l'aéroport. Partout ailleurs, il faut emprunter un avion, un bateau ou une motoneige pour se déplacer d'un point à un autre. Cela ne doit pas amener à penser que l'ensemble des habitants vivent dans des conditions drastiques. Ceux de la capitale bénéficient par exemple d'un supermarché, d'un centre commercial, d'établissements scolaires dont une université, d'établissement de santé et même d'un hôtel Radisson. Pour les autres, la vie est un peu plus ... rude.

    Motoneiges devant le glacier de Longyear - Vue depuis Nybyen    L'UNIS (Université du Svalbard et musée)

    Dans ce contexte, le raid kayak de 18 jours auquel j'ai participé en août 2011 nécessitait une logistique assez lourde couplée à l'expérience indiscutable de l'agence Svalbard Nature. Les 12 autres participants et moi-même devions en effet être autonomes durant les 6 premiers jours de notre voyage. Un dépôt nous permettait alors de nous ravitailler et de reconstituer nos stocks pour être autonomes 12 jours supplémentaires. Nous disposions à cette fin de nourriture en abondance (des pâtes et du riz bien sûr, mais aussi des boites de conserve et de la nourriture lyophilisée, des denrées à durée de conservation suffisamment longue et peu périssables, ...), de tentes, d'un réchaut et de pétrole, d'outils, d'un téléphone satellite, ... Pourquoi d'outils ? Dans chaque camp, il nous fallait utiliser scies et marteaux pour construire à partir des troncs d'arbres échoués un mobilier sommaire mais indispensable (bancs et tables). A plusieurs reprises, nous avons enfin passés plusieurs jours sans croiser la moindre personne. Nous ne devions donc pouvoir compter que sur nous-mêmes (et sur le téléphone satellite en cas d'urgence).

    Installation de notre campement à proximité de Hagahytta    Haute gastronomie (flageollets et sauce) sur réchauds

    Notre dernier campement à Brucebyen au pied des montagnes Campbellryggen    Préparatifs en attendant le Polargirl - Brucebyen

     

    Le Spitzberg est un lieu magique

    La magie de ce territoire provient tout d'abord de ses paysages insolites : fjords, glaciers, icebergs et blocs de glace à la dérive, phoques et rennes. Autant d'éléments qui font partie de notre imaginaire lorsque nous pensons au Grand Nord. Autant d'éléments que nous avons tous entraperçus au moins une fois dans les livres ou dans les documentaires sur les régions polaires. Se rendre au Spitzberg, c'est donc accéder, pénétrer, découvrir, observer, écouter, ressentir, expérimenter cet univers si différent du nôtre.

    Un phoque barbu se prélassant sur un bourguignon devant le glacier Esmark    Un phoque barbu se prélassant sur un bourguignon devant le glacier Esmark

    La toundra à Idodalen au pied de Kongressfjellet    L'entrée du Billefjord et ses montagnes

    Mais la magie ne s'arrête pas là. Le Spitzberg est aussi une contrée du globe où se produisent des phénomènes naturels exceptionnels pour la plupart des habitants du globe. Combien d'entre vous ont en effet déjà assisté à la nuit polaire ou au soleil de minuit ? Concernant la première, il faut imaginer une terre où le soleil se couche un soir du début du mois de novembre pour ne plus se lever que trois mois et demi plus tard (la nuit polaire ou période d'obscurité durant environ un mois de moins). Pour ce qui est du soleil de minuit, que nous avons eu la chance d'expérimenter durant l'expédition, c'est tout le contraire : le soleil ne se couche jamais depuis la mi-avril jusqu'à la mi-août. 24h de jour en perspective. Je n'ai donc jamais vu la nuit durant mon séjour. Je suis arrivé à Longyearbyen le 7 août et le soleil n'est descendu pour la première fois sous la ligne d'horizon que le 23 août. Mais même le 23 août, il n'y avait pas de nuit (il fait encore jour en France quand le soleil vient juste de disparaître derrière la ligne d'horizon).

    Vue sur le Nordfjord, le glacier Svea et Mediumfjellet depuis Tschermakfjellet    Vue sur le Nordfjord, le glacier Svea et Mediumfjellet depuis Tschermakfjellet

    (photos prises à 2h52 le 20/08 et 00h30 le 22/08)

    La principale conséquence du "soleil de minuit" (et de la nuit polaire par prolongement) est la perte des repères temporels. Durant l'expédition, nous nous sommes forcés à nous défaire de nos montres ou à ne plus en tenir compte. Personnellement, j'étais dans la deuxième situation. J'ai en effet souhaité garder la mienne pour consigner deux fois par jour dans mon carnet de voyage nos horaires de lever et de coucher. Mon objectif : observer la rapidité ou non avec laquelle nous abandonnions notre rythme de vie artificiel pour nous caler sur un rythme biologique plus naturel. J'ai toujours été étonné par cette perte de repères chez les personnes qui se retrouvaient coincées quelques jours dans des grottes ou des mines. Se livrer à cette expérience de manière volontaire a été incroyable et stupéfiant. Voici mes relevés pour 3 journées du raid :

    - le 2nd jour, nous nous sommes levés à midi et nous sommes couchés à 2h le lendemain matin.

    - le 10ème jour, nous nous sommes levés à 19h30 et nous sommes couchés à 10h20 le lendemain matin.

    - le 14ème jour, nous nous sommes levés à 8h40 et nous sommes couchés à 4h40 du matin le lendemain matin.

    Verdict : aucune régularité mais au contraire des périodes de veille et de sommeil variables d'un jour sur l'autre. Et une inversion assez rapide entre vie "diurne" et vie "nocturne" alors même qu'il n'y a pas de décalage horaire avec la France.

    Le Spitzberg est un milieu hostile

    Quelques jours avant mon départ, le 5 août précisément, un jeune Britannique a été tué par un ours blanc affamé. Les faits se seraient déroulés de la manière suivante d'après ce qu'a pu entendre mon guide : un groupe de jeunes Anglais effectuaient un séjour en autonomie dans l'Isfjord (la région autour de Longyearbyen). Chaque soir, ils montaient leur campement et entouraient celui-ci avec un filin relié à un système d'alarme. En théorie, tout ours qui traversait le camp tirait obligatoirement sur le filin en le franchissant et déclenchait automatiquement l'alarme. Les campeurs avaient alors le temps de récupérer une arme pour se protéger et effrayer le visiteur indésirable. Malheureusement, le système n'a pas fonctionné ce jour-là. L'ours s'est dirigé vers une tente probablement attiré par un peu de nourriture et s'est attaqué à la victime. La personne à côté de la victime n'a rien pu faire car l'arme qu'elle avait à sa disposition n'était pas chargée donc pas prête à l'emploi. Un enchainement d'évènements malheureux aux conséquences tragiques.

    Rappelons qu'avec le réchauffement climatique, les glaces du Pôle Nord reculent de plus en plus année après année. Le phénomène est tel que les scientifiques estiment que la banquise disparaitra totalement l'été dans un avenir proche. Chaque année, des ours blancs se retrouvent ainsi prisonniers sur les îles du Spitzberg à cause du recul soudain de la banquise. Privés de leur garde-manger et de leur territoire de chasse, ils doivent donc passer l'été sur des terres pauvres en proies. Ils sont donc exposés de façon plus récurrentes à des épisodes de famine qui les fragilisent, les rendent plus agressifs et les incitent à se rapprocher des zones habitées.

    Icebergs et bourguignons dérivant dans Nordfjord    Restes d'une carcasse d'ours blanc dévorée par les renards pendant l'hiver

    L'ours polaire est par ailleurs le plus grand prédateur de la planète. Doté d'un odorat très développé, il est capable de détecter une proie à une très grande distance. Il faut ensuite louer sa grande intelligence qui le conduit par exemple à nager et plonger sous l'eau sur de très grandes distances afin de capturer sa proie par surprise. Certains ours auraient même parcouru plusieurs dizaines de kilomètres en nageant pour trouver de la nourriture.

    Une empreinte d'ours blanc

    Au Spitzberg, l'ours blanc peut être partout n'importe quand. C'est pourquoi les visiteurs ont besoin d'une autorisation spéciale du gouverneur de l'île pour quitter la capitale et d'un permis de port d'arme. Ils doivent emporter et porter en permanence une arme lorsqu'ils se déplacent. Bien sûr, il faut ensuite être prudent tout au long de la journée et en tout lieu ... même la nuit. Durant l'expédition, les 11 autres participants et moi-même devions monter à tour de rôle la garde une heure durant chaque nuit afin de protéger notre camp. Pour notre guide, seule la vigilance humaine (ou d'un chien) garantit la sécurité, la technologie souffre toujours de failles comme l'illustre la tragédie que nous venons d'évoquer. Les rôles étaient ainsi inversés : nous étions les proies, les ours les prédateurs. Insolite mais surtout effrayant. Avez-vous eu déjà la responsabilité de 12 autres vies ?

    Notre troisième campement à Boremorenen (avant le cap Ratagen)    Le Nordfjord, Mediumfjellet, le glacier de Svea et notre quatrième campement sur la moraine du glacier

    Pour terminer sur une note plus humoristique, je dirai que l'animal le plus agressif n'était cependant pas l'ours blanc mais les sternes. Ce sont des oiseaux extrêmement territoriaux qui nous attaquaient de leur bec en piquant droit sur nous en rafale dès que nous traversions leur territoire. Douloureuse expérience !


    votre commentaire
  • Localisation de l'Etat du Vatican    Drapeau du Vatican

    Situé en plein coeur de Rome, l'Etat du Vatican est le plus petit état indépendant du monde aussi bien par sa superficie (seulement 44 hectares) que par sa population (environ 800 habitants, dont à peine plus de 450 jouissant de la citoyenneté vaticane). L'Etat du Vatican désigne plus précisément une entité politique qui englobe la fameuse Cité du Vatican, mais aussi :

    - les quatre basiliques majeures (Saint-Pierre, Saint-Jean-de-Latran, Sainte-Marie-Majeure et Saint-Paul-hors-les-Murs),

    - les bâtiments de la Curie romaine,

    - la résidence d'été de Castel Gandolfo,

    - ainsi que de multiples bâtiments abritant les divers organismes et bureaux du Saint-Siège.

    Tous jouissent d'un privilége d'extra-territorialité qui leur confère une immunité reconnue par le droit international. En clair, cela signifie que le territoire de cet état est éclaté, disséminé dans le centre de Rome et à sa périphérie, et que ces différentes zones sont toutes "protégées" comme peuvent l'être les ambassades et consulats. Mais la singularité de cet état ne s'arrête pas à ces seuls critères géographiques.

    La Basilique Saint-Pierre et la Cité du Vatican vues depuis le pont St Ange    La Basilique Saint-Pierre au bout de la Via della Conciliazione

    L'Etat du Vatican est en effet surtout connu pour son rôle spirituel de premier plan puisque cette petite cité-état est le centre de l'Eglise Catholique Universelle qui comptait en 2009 pas moins de 1,181 milliard de fidèles répartis sur les 5 continents. A ce titre, son plus haut représentant, le Pape ou Saint-Père, jouit d'un prestige et d'une influence très forte au sein de la communauté internationale. En tant que successeur de Saint-Pierre, il est notamment le pasteur de l'Eglise Catholique toute entière, le gardien de la Foi et du Dogme, ainsi que le garant du rayonnement spirituel de l'Eglise Catholique dans le monde. Et en tant que personnalité publique, force est de reconnaître son rôle d'artisan au service de la paix dans le monde et du dialogue entre les cultures.

    L'Etat du Vatican est ensuite une véritable puissance politique : il possède ses propres institutions dotées des pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires. Il est également doté d'un personnel diplomatique qui assure sa représentation à l'étranger et gère les relations avec les autres états. En dépit de sa taille réduite, le Saint-Siège bénéficie en outre du statut d'observateur permanent au sein des plus grandes organisations internationales (l'ONU, la FAO, l'UNESCO), et il est membre d'institutions telles que l'AIEA ou l'OMT pour ne citer que les plus connues. Enfin, il participe régulièrement à des conférences internationales et a déjà adhéré à de nombreuses conventions internationales (dont les Conventions de Genève ou de l'UNESCO).

    Pour être complet, j'ajouterai que cet état possède tous les attributs d'un Etat souverain de droit public international : un drapeau (blanc et jaune apparaissant en haut de ce billet), un hymne (la Marche Pontificale composée par le musicien français Gounod), une monnaie (l'euro). Il dispose d'un service postal qui émet ses propres timbres, d'un service téléphonique, d'un centre de télévision, d'une station de radio, d'un journal quotidien (l'Osservatore Romano), d'un service de presse, d'une bibliothèque, d'une pharmacie ou encore d'un observatoire astronomique propres. Il possède même une gare reliée au réseau ferré italien. Sans parler de son corps de Gardes Suisses fondé en 1506 et visant à assurer la sécurité parallèlement à la Gendarmerie ! 

    La Cité du Vatican et notamment le centre de la télévision vus depuis le dôme de la Basilique Saint-Pierre    Un Garde Suisse

    Que voir au Vatican?

    Riche d'une longue histoire, l'Etat du Vatican renferme un grand nombre de trésors dont les plus connus sont sans aucun doute la Basilique Saint-Pierre et la Chapelle-Sixtine. Mais je vous recommande vivement de planifier dans votre séjour une visite-découverte des Musées du Vatican ou des 3 autres basiliques majeures qui ne manqueront pas de vous combler que vous soyez ou non croyant. Besoin d'une preuve "officielle" ? La Cité du Vatican a été inscrite dès 1984 sur la célèbre liste du Patrimoine Mondial de l'UNESCO.

     

    La Place Saint-Pierre

    La Basilique Saint-Pierre et la célèbre place à colonnades qui la précède constituent indéniablement le point d'entrée le plus fréquent et le pôle d'attraction majeur de l'Etat du Vatican. Vous n'avez qu'à voir la longue queue qui serpente tout autour de la place pour vous en convaincre.

    La Basilique Saint -Pierre et sa célèbre place à colonnades    La file d'attente sur la Piazza San Pietro

    Ici on vient en nombre et du monde entier, que l'on soit simple touriste, catholique, pèlerin ou religieux. Et tous doivent passer par les portiques de sécurité installés sous la colonnade de l'aile droite. Quelques dizaines de minutes d'attente qui permettent d'en apprendre un peu plus sur la place sur laquelle vous vous trouvez.

    La construction de l'actuelle Piazza San Pietro fut amorcée en 1656 sous la direction de l'architecte, peintre et sculpteur Le Bernin, et se poursuivit 11 années durant jusqu'à la mort du pape Alexandre VII. Les projets initiaux n'ont pas tous vus le jour puisque la place devait à l'origine être fermée par un arc de triomphe et que les extrémités de la façade principale de la Basilique devaient être surmontées de deux clochers. A l'inverse, le percement ultérieur (1950) de la Via della Conciliazione ne faisait pas partie des plans initiaux qui prévoyaient de ne dévoiler la basilique au regard des pèlerins qu'au dernier moment. La place actuelle est malgré tout splendide et joue à la perfection son rôle d'antichambre entre le monde profane et le monde sacré. 

    La Piazza San Pietro

    On admirera également l'obélisque qui s'élève au centre de la place. Elle fut taillée à Héliopolis en Egypte au 1er siècle avant Jésus-Christ, puis transférée à Rome dans le Cirque de Caligula en 37. C'est au pape Sixte Quint qu'on doit son emplacement actuel. Haute de  plus de 25m, elle abrite à son sommet un reliquaire à l'intérieur duquel est conservé un fragment de la Sainte Croix. Curieuse vision que ce monument initialement associé au culte solaire égyptien trôner à l'entrée du Vatican, le coeur de la Chrétienté.

    Les deux ailes latérales qui bordent la place elliptique sont constituées de quatre rangées de colonnes (il y aurait 284 colonnes en tout!) dont le diamètre s'accroit au fur et à mesure qu'on s'éloigne du centre de la Place. Cela permet de bénéficier d'une symétrie et d'une perspective impeccable en certains points de l'esplanade, les deux fontaines situées à mi-chemin entre l'obélisque et les colonnades participant elles-mêmes à ce dessein.

    Pour être complet, il ne faut pas oublier les 140 statues de saints, hautes de 3,20m, qui surmontent les deux colonnades et viennent rappeler la vocation religieuse de la place. Place qui accueille des milliers de fidèles lors des grandes célébrations et fêtes liturgiques. Place sur laquelle donnent les appartements pontificaux et la loggia d'où le Pape s'adresse régulièrement à la foule des fidèles. Place qui ouvre sur Rome et le monde à travers la Via della Conciliazione ...

    Statues de saints surmontant la colonnade    La Piazza San Pietro et la Via della Conciliazione vues depuis le parvis de la Basilique Saint-Pierre

    La Basilique Saint-Pierre

    Ça y est, vous venez de franchir les portiques de sécurité ! Vous pouvez à présent cheminer jusqu'aux monumentaux escaliers et portes d'entrée de la Basilique. Pas besoin de flèches directionnelles, il vous suffit de suivre la foule. 

    Direction la Basilique !

    Aux pieds de la façade large de 115m et haute de 45m, vous vous sentirez probablement minuscule et constaterez que vous atteignez tout juste la base des colonnes. Belle leçon d'humilité avant de rentrer dans le Sanctuaire.

    Il vous faudra alors choisir votre parcours dans ce lieu saint. Trois possibilités s'offrent à vous :

    - la visite des Grottes Vaticanes renfermant les tombeaux des papes,

    - la visite de la Basilique Saint-Pierre proprement dite,

    - et la montée à la coupole de la Basilique.

     

    L'accès aux Grottes Vaticanes se fait depuis le porche de la Basilique et est gratuit. Un petit escalier vous conduit directement à trois mètres sous le Sanctuaire. Aucun souci pour les claustrophobes, les salles sont maçonnées, spacieuses et bien éclairées. Il vous faudra par contre être habillé correctement et vous comporter respectueusement puisque cet endroit est un lieu de sépultures et de prière. 

    Les "grottes" occupent l'espace situé entre le plancher de la Basilique actuelle et celui de l'ancienne Basilique de Constantin datant du IVème siècle. Elles s'étendent sous la nef centrale à partir de l'autel papal et abritent la tombe de Saint-Pierre et les tombeaux de 146 autres souverains pontifes. Des souverains, princes et cardinaux y sont également inhumés. Et des inscriptions, des mosaïques, des peintures et des statues de l'ancienne Basilique y sont exposées.

    Une statue à l'entrée des Grottes Vaticanes    Une mosaïque dans les Grottes Vaticanes

    Des espaces de prières ont été aménagés pour les pèlerins tandis qu'il est demandé aux autres visiteurs de ne pas s'immobiliser devant les sépultures afin de ne pas provoquer de congestionnements. Le cheminement est par conséquent relativement rapide et fluide, et l'on ne tarde pas à remonter à la surface, plus précisément dans la nef de la Basilique Saint-Pierre.

     

    La Basilique Saint-Pierre est un lieu exceptionnel à plus d'un titre : d'abord parce qu'elle est un des lieux les plus saints du christianisme, élevée au-dessus du lieu où l'apôtre Pierre a connu le martyre (il fut crucifié ici vers l'an 64, la tête en bas pour se différencier du Christ); ensuite parce qu'elle est élevée au-dessus de la basilique primitive de Constantin (324) et qu'elle constitue un témoignage incontournable de l'Histoire et de l'art chrétiens; enfin parce qu'elle est le plus vaste sanctuaire chrétien au monde (on dit que Notre-Dame de Paris y rentrerait sans soucis!).

    Dès le porche, vous serez probablement saisi par les dimensions monumentales et la richesse incroyable de l'édifice.

    Plafond du porche de la Basilique St-Pierre    Nef principale de la Basilique St-Pierre    Nef principale de la Basilique St-Pierre

    Quelques chiffres permettent de s'en faire une idée plus précise :

    - la Basilique s'étend sur 187 mètres de long et 58 de large (jusqu'à 140 mètres de large au niveau du transept),

    - la voûte de la nef s'élève à 45,5 mètres au-dessus du sol (soit un immeuble de 15 étages) tandis que la croix de la coupole culmine à 137 mètres,

    - la Basilique compte 50 autels, 450 statues, 500 colonnes et pourrait abriter jusqu'à 20 000 fidèles.

    Pour ce qui est du parcours au sein de la Basilique, je ne ferai aucune proposition mais me contenterai d'évoquer quelques détails parmi une multitude.

    Lorsque vous pénétrez dans la Basilique Saint-Pierre par le porche que nous avons déjà eu l'occasion d'évoquer, rendez-vous au milieu de la nef centrale et avancez vers le baldaquin en regardant le sol de marbre. Vous y verrez inscrit les noms d'autres églises et cathédrales du monde entier. Il s'agit d'un ingénieux système permettant de comparer la longueur de ces grands sanctuaires avec celle de Saint-Pierre de Rome.

    Indication de la taille des autres églises du monde

    Sur votre chemin, vous passerez sur un disque de porphyre incrusté dans le sol. C'est à cet endroit que Charlemagne fut couronné empereur par le pape Léon III le jour de Noël de l'an 800.

    Au bout de la nef principale, à la croisée avec le transept, se dresse le gigantesque baldaquin de Saint-Pierre. Réalisé par Le Bernin entre 1624 et 1632, il s'élève dans les airs à 29 mètres de hauteur et surplombe le tombeau de l'apôtre et martyr. Il couvre également le maître-autel depuis lequel le Pape est le seul à pouvoir célébrer la messe.

    Le Baldaquin    Le Baldaquin s'élevant sous la coupole

    Votre regard sera inévitablement attiré par les quatre immenses colonnes torsadées du baldaquin, par les statues et la Croix de sa partie sommitale, par ses tentures où figurent des abeilles (symbole héraldique du pape Urbain VIII à qui l'on doit ce "mobilier") ainsi que par la colombe peinte à son "plafond" et symbolisant le Saint-Esprit.

    Au-dessus du baldaquin, s’élève la grandiose et majestueuse coupole de la Basilique, la plus grande de Rome (42,56m de diamètre) !

    La coupole de la Basilique St Pierre de Rome

    On mentionnera les quatre médaillons représentant les quatre Evangélistes (Saint Jean, Saint Luc, Saint Marc et Saint Matthieu), l'inscription circulaire en latin à la base de la coupole ("Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise. Je te donnerai les clefs du Royaume des Cieux"), les peintures des papes et docteurs de l'Eglise, des anges, des apôtres, de Saint Jean-Baptiste et Saint Joseph, de la Vierge et du Christ. Dieu le Père domine le tout depuis la voûte du lanternon.

    Derrière le baldaquin, au fond de l'abside, trône enfin la chaire de Saint-Pierre :

    La chaire de Saint-Pierre

    Dans le détail, les statues de quatre docteurs de l'Eglise précèdent un trône en bronze qui semble descendre d'une nuée. Une lumière éclatante et une colombe (symbole du Saint-Esprit) émanent du centre de la nuée, elle-même entourée d'un cortège d'anges et d'angelots. Le caractère grandiose de l'oeuvre est renforcée par sa monumentalité dont on ne prend réellement conscience qu'en regardant la taille des prêtres officiant à son pied. Mais là encore la démesure de l'ensemble de la Basilique fait qu'on ne perçoit qu'imparfaitement la véritable dimension de chaque détail.

    Le reste de la Basilique et notamment les nefs latérales abritent un grand nombre d'autres trésors de l'art religieux parmi lesquels nous citerons :

    - la Pietà de Michel-Ange sculptée alors qu'il n'avait que 24 ans,

    La Pietà de Michel-Ange

    - la statue de Saint-Pierre bénissant (13ème siècle), objet d'une grande dévotion de la part des pèlerins comme en témoignent les traces laissées sur ses pieds,

    La statue en bronze de St Pierre bénissant

    - les tombeaux de nombreux papes dont celui du Bienheureux Jean-Paul II ou ici celui de Pie VII,

    Le tombeau de Pie VII

    A la sortie, n'oubliez pas de retourner vers le porche de la Basilique pour monter à la coupole de cette dernière. Le cas échéant, vous seriez contraints de refaire la queue pour les portiques de sécurité. 

     

    La montée à la coupole s'effectue également depuis le porche de la Basilique Saint-Pierre mais, à la différence des Grottes Vaticanes, son accès est payant (prévoir 5 ou 7 euros selon que vous souhaitiez ou non prendre l'ascenseur pour la première partie de la montée). Aucun souci à se faire pour les personnes atteintes de vertige. Il vous faudra en revanche vous déplacer sans difficultés car vous devrez obligatoirement gravir plusieurs centaines de marche dans des passages parfois étroits et inclinés (courbure de la coupole oblige). La récompense est néanmoins à la hauteur :

    - une vue incroyable sur l'intérieur de la coupole et de la Basilique d'abord,

    Vue de l'intérieur de la coupole     Vue de l'intérieur de la basilique depuis la base de la coupole

    - un point de vue à 360° sur le Vatican et la Ville Eternelle ensuite.

    Panorama depuis la coupole de la Basilique Saint-Pierre    Panorama depuis la coupole de la Basilique Saint-Pierre

    Panorama depuis la coupole de la Basilique Saint-Pierre    Vue sur le monument à Victor Emmanuel II depuis le dôme de la Basilique St-Pierre

     

    Les musées du Vatican

    Les Musées du Vatican sont au Saint-Siège, ce que le Musée du Louvre est à la France : un centre culturel et artistique de premier plan. Ses murs renferment en effet des trésors de l'art religieux et de l'art profane au premier rang desquels figure la célèbre Chapelle Sixtine. Vous pourrez en outre y contempler des témoignages de civilisations antiques du bassin méditerranéen (Rome bien sûr, mais aussi la Grèce et l'Egypte) ainsi qu'un Musée Ethnologique exposant des objets et images venues d'Afrique, d'Asie, d'Amérique et même d'Océanie.

    Statue d'Antinoüs dans la Salle Ronde - Musée Pio Clementino   Statue d'Athéna dans la Salle Ronde - Musée Pio Clementino   Vasque finement ouvragée - Galerie des Candélabres

    Mosaïque - Galerie des Candélabres    Carte d'Italie - Galerie des Cartes de Géographie

    Tapisserie - Galerie de Pie V    Masque du Pacifique - Musée Missionnaire Ethnologique

    Autres similitudes avec Le Louvre, les Musées du Vatican sont un véritable labyrinthe dans lequel il est aisé de se perdre, mais aussi une véritable caverne d'Ali Baba à l'intérieur de laquelle il faut admirer aussi bien les oeuvres qui y sont exposées que les bâtiments qui leur servent d'écrin.

    La Pinacothèque    Galerie des Cartes de Géographie

    Stucs et peintures au plafond de la Galerie des Cartes de Géographie    Salle de l'Immaculée Conception

    Escalier en colimaçon

    N'hésitez donc pas à prévoir du temps pour la visite (au moins une demi-journée) sous peine de ressortir frustré et d'avoir le sentiment de n'avoir rien vu. Le prix du billet d'entrée est cher (15 euro pour le plein tarif, 8 euro pour les tarifs réduits) et peut sembler prohibitif, mais encore une fois, la visite vaut le coup surtout si vous y restez assez longtemps.

     

    Saint-Paul-Hors-les-Murs

    Saint-Paul-hors-les-Murs est l'une des quatre basiliques majeures du Vatican au même titre que Saint-Pierre. Comme son nom l'indique, elle est située à la périphérie sud de la Ville Eternelle et il vous faudra donc emprunter la ligne B du métro pour vous y rendre (station Basilica San Paolo).

    De prime abord, l'édifice n'a rien qui justifie l'appellation de "basilique majeure". La façade du bâtiment est en effet on ne peut plus classique, pour ne pas dire quelconque :

    St-Paul-hors-les-Murs depuis la Via Ostiense   

    Mais cette impression change peu à peu au fur et à mesure que l'on découvre l'édifice. En fait, elle dépend aussi fortement du côté par lequel on pénètre dans celui-ci. Je vous conseille donc de rejoindre la Viale di San Paolo située à l'opposé de la Via Ostiense (la plus proche du métro). L'atrium qui précède la basilique y est très accueillant.

    Atrium et statues de Sts Paul et Luc

    Il faut ici rappeler qu'à l'instar de la Basilique Saint-Pierre, celle de Saint-Paul-hors-les-Murs est élevée sur la tombe du saint, Apôtre des Gentils et martyr, Saint Paul. Saint Paul a été enseveli ici au bord de la Via Ostiensis en l'an 68 après avoir été décapité lors des persécutions organisées par l'empereur Néron. Aujourd'hui, de nombreux pèlerins et touristes viennent se recueillir ou visiter les lieux.

    Parmi les nombreux centres d'intérêt de la Basilique, je recenserai:

    - l'immense nef scindée en cinq parties par quatre vingt colonnes de granit. Sa beauté est renforcée par son sol de marbre et son plafond à caissons agrémentés de décorations en stuc. Les portraits de tous les papes (depuis Saint Pierre jusqu'à Benoit XVI) sont insérés dans des médaillons entre le sommet des colonnes et la base des fenêtres.

    Nef centrale    Nef centrale

    Médaillon de Benoît XVI

    - le transept et sa grandiose abside recouverte d'une gigantesque mosaïque au centre de laquelle trône le Christ.

    Abside et transept    Mosaïque de l'abside

    - le magnifique et très reposant cloître avec son petit jardin, ses colonnettes et ses arcades.

    Le cloître    Des colonnettes et arcades à l'intérieur du cloître

    Le cloître

     

    Pour plus d'informations :

    - http://www.vatican.va/phome_fr.htm

    - http://www.vaticanstate.va/FR/homepage.htm


    votre commentaire
  • Vous cherchez une destination pour vos futures vacances ? Vous aimez le dépaysement, les activités physiques, la nature sauvage et l'aventure, et le froid ne vous fait pas peur ? Enfin, le Grand-Nord Canadien, les romans de Jack London ou les expéditions de Nicolas Vanier vous fascinent ? Il n'y a plus à hésiter, le Svalbard vous conviendra certainement.

    Le Svalbard, ou "terre des côtes froides" en vieux norrois, est un archipel européen qui s'étend sur une superficie de plus de 61 000 km² entre les 74° et 81° de latitude nord et entre les 10° et 35° de longitude est. Plus précisément, si vous tracez une ligne droite sur une carte du monde entre le nord de la Norvège et le Pôle Nord, vous rencontrerez l'archipel du Svalbard à environ 650 km en amont du Cap Nord (le point septentrional de la Norvège) et à 1020 km en aval du Pôle Nord. Un avant-goût de terre polaire...

    Archipel du Svalbard

    L'archipel, qui appartient officiellement à la Norvège, comprend une multitude d'îles parmi lesquelles Barentsøya (l'île de Barents), Bjørnøya (l'île aux Ours, la plus au sud de l'archipel), Edgeøya (l'île d'Edge), Kvitøya (l'île Blanche), Kong Karls Land (la Terre du roi Charles), Nordaustlandet (la Terre du Nord-Est), Prins Karls Forland et Spitsbergen (le Spitzberg , la plus grande des îles avec une surface de 39 000 km² à elle seule).

     Le Svalbard en général et le Spitzberg en particulier sont des contrées insolites pour plusieurs raisons :

    1. Leur situation géographique : bien au-delà du Cercle Polaire Arctique et de ses 66° de latitude nord, ces terres constituent en quelque sorte la porte d'entrée du monde arctique et de ses merveilles. On y trouve par conséquent tous les ingrédients associés à l'imaginaire du Grand-Nord : glaciers et icebergs, montagnes et paysage de toundra, nuit polaire ou soleil de minuit et températures parfois extrêmes (bien que relativement plus douces que d'autres endroits situés à la même latitude).

    Montagnes, glaciers et fjords lors du survol du sud-ouest du Spitzberg    Un phoque barbu se prélassant sur un bourguignon devant le glacier Esmark

    La partie intérieure du glacier de Svea et Mediumfjellet    Le Nordfjord parsemé d'icebergs et bourguignons et la rive sud de l'Isfjord

     

    2. Leur histoire : mentionné pour la première fois dans des annales vikings datant de 1194, le Svalbard est redécouvert par le Hollandais Willem Barents en juin 1596. L'archipel et son île principale deviennent alors le théâtre récurrent de campagnes de chasse et de trappe toujours plus nombreuses et internationales. Les premières stations et bourgades temporaires sont construites à cette occasion (elles servent uniquement l'été, l'hiver étant trop rude), de petites unités économiques sont importées ou construites rapidement sans s'assurer de leur viabilité et des expéditions se multiplient au titre de la recherche scientifique. Plusieurs tentatives d'hivernage échouent et se soldent par la mort des téméraires rappelant la supériorité de la Nature sur l'homme. Mais les hommes ne s'avouent pas vaincus pour autant et tirent avec succès les enseignements de leurs échecs passés. Petit à petit, la faune locale est décimée : les morses sont éradiqués, la population des baleines du Groenland s'effondre de 22 000 à 300 individus et celle des rennes de 10 000 à moins de 400 individus. Ce phénomène, conjugué à la très faible rentabilité de toute entreprise dans ces contrées, aura temporairement raison de l'engouement des nations "européennes" pour le Svalbard.

    La cabane Hagahytta au milieu de la toundra    Fragment d'une machoire de baleine

    A la fin du XIXème siècle, la découverte de gisements de charbon ramène le Svalbard sur le devant de la scène et suscite les appétits des grands pays. La ruée vers le charbon est lancée et débouchera sur la signature du Traité du Svalbard par neuf pays le 9 février 1920 (et près de 40 pays aujourd'hui). Pour faire simple, ce traité confère à la Norvège la pleine souveraineté sur l'archipel en contrepartie de droits d'accès et d'implantation réciproques pour tous les pays signataires. L'exploitation du charbon marquera jusqu'à nos jours la vie de l'archipel de son empreinte malgré les tumultes de l'Histoire (Seconde Guerre Mondiale, Guerre Froide, ouverture d'une liaison aérienne avec le continent provoquant le désenclavement de ces territoires).

    L'ancienne mine de charbon n°2b à l'aplomb de Nybyen - Longyearbyen    La mine de Pyramiden

    3. Leur nature quasi-intacte et sauvage : le Svalbard n'a été colonisé par aucun groupement humain dans le passé. Il n'y a donc pas d'autochtone comme cela peut être le cas dans d'autres régions polaires. Par ailleurs, les stations européennes n'ont bien souvent pas résistées à la rigueur du climat et à la trop faible rentabilité comme évoqué au point précédent. Les lieux de peuplement permanents sont donc extrêmement réduits et le recensement de janvier 2010 y dénombrait 2508 habitants au total. Hormis les massacres opérés sur la faune locale, l'empreinte de l'homme sur ces territoires est en conséquence restée très limitée jusqu'à récemment. C'est l'un des derniers endroits de notre planète à ne pas avoir été modelé par la main de l'homme. Le visiteur rencontrera donc une nature sauvage voire hostile (cinq personnes sont par exemple décédées à la suite d'attaques d'ours depuis 1973, la dernière le 5 août 2011). Il devra s'assurer de pouvoir vivre en totale autonomie dès lors qu'il s'éloignera des zones peuplées et devra être armé en permanence pour prévenir toute attaque d'ours. L'installation des campements est rigoureusement réglementée : pas question de laisser la moindre trace d'occupation, pas même d'excréments à cause de leur dégradation incroyablement lente et à leur effet néfaste sur l'environnement. Vous voilà prévenus : aller au Spitzberg ou au Svalbard, c'est aller à la rencontre de la Nature avec un grand "N" et c'est aussi renoncer à notre confort asceptisé pour renouer avec le quotidien des premiers trappeurs. L'aventure quoi !

    Vue sur notre campement, Hagahytta, le Kapp Thordsen et la rive sud de l'Isfjord    Un kayak naviguant sur le Nordfjord en direction du glacier de Svea

     

    Pour en savoir plus en attendant un prochain article :

    http://www.svalbard.net/?set_lang=en (en anglais et en norvégien)

    http://svalbard.fr/ (en français)


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique